Quel collègue êtes-vous ?
Existe-t-il des « catégories » de collègues ? Serions-nous tous à ranger dans une de ces catégories ? Comment évoluer ensemble dans le monde professionnel ? Comment transformer les relations toxiques en relations positives ? Quelles sont les choses à faire ou à ne pas faire pour être apprécié de ses collègues ? Comment, en tant que RH, faire collaborer tous ces profils différents ? Est-il possible de devenir un meilleur collègue ? Cette newsletter apporte les premières réponses.
Certes, toute entreprise est différente, un secteur d’activité n’est pas l’autre et chaque travailleur est une personnalité en soi. Les catégories n’existeraient donc pas totalement. Mais ce n’est tout à fait vrai. La sociologie d’entreprise, sous-catégorie de la sociologie qui a émergé dans les années 90, a en effet permis de démontrer que dans toute organisation humaine, chaque personne a tendance à occuper une place bien spécifique. Les entreprises n’échappent pas à la règle. C’est d’ailleurs la conclusion du très sérieux cabinet de recrutement anglais Hays qui a publié en 2018 une étude expliquant que dans chaque société, on peut retrouver 12 types de profils différents.
Dans quel type de profil allez-vous vous reconnaître ou identifier vos collègues ? Voici également une clef pour une collaboration harmonieuse.
Du petit nouveau au héros silencieux
Premier type, le Petit nouveau. On l’a tous été un jour. C’est la personne qui vient d’arriver dans la société. Soit parce qu’elle est toute jeune diplômée soit parce qu’elle vient de rejoindre l’équipe. Comme toute personne qui commence une nouvelle mission, elle doit trouver ses marques. Elle peut sembler un peu perdue au début ou en recherche d’information. La meilleure manière de travailler avec le « petit nouveau » est de se mettre à sa place et de le prendre sous son aile. Toute aide apportée sera appréciée et permettra de créer un lien et peut-être même un peu de reconnaissance.
Autre type de collègue, le Gagnant. Le cabinet Hays le définit comme « la personne qui a à son actif une liste de réalisations ; elle est calme et structurée, et est capable de diriger. C’est un grand atout pour la société ». Vous en connaissez ? Réjouissez-vous, c’est l’occasion d’apprendre d’elle. Et évidemment, de continuer à l’encourager.
Troisième catégorie de personne, le Héros silencieux. C’est la personne qui fait son travail discrètement et efficacement. On la trouve plus souvent dans son bureau le nez sur son PC ou sur un dossier plutôt que devant la machine à café en train de raconter ce qu’elle a fait la veille. Ces personnes sont souvent sous-estimées, mais elles sont pourtant essentielles. Elles sont l’huile des rouages de l’entreprise. La meilleure manière de travailler avec elles ? Leur montrer que leur travail compte, qu’elles ne sont pas oubliées et, si possible, il faut les impliquer dans les prises de décision.
Du mentor au comique
La quatrième catégorie de collègue est le Mentor. Ce dernier jouit d’une belle expérience professionnelle qu’il ne cherche pas absolument à valoriser à tout prix. Ce qui l’importe, c’est de partager son savoir et de prendre des gens sous son aile. Face à un collègue qui a manifestement beaucoup de connaissances et de sagesse, il faut juste se taire et apprendre à écouter.
Cinquième catégorie, le Vétéran. Cette personne était là avant vous et fait « partie des meubles ». Il connaît toute l’histoire de la société et est capable de vous rappeler qui portait quoi le 10 octobre 1996 lors de la fête du personnel. Il est très important d’impliquer ces personnes dans les discussions quotidiennes afin qu’aucun écart de génération ne se crée. Par ailleurs, avoir son propre « Wikipédia » personnel constitue clairement un plus.
Le sixième type de personnalité que l’on rencontre au travail est l’Allié. C’est une personne fiable sur qui vous pouvez compter sans jugements et quasi en toutes circonstances. L’amitié au travail est rare. Les alliés tout autant. Il s’agit donc de choyer cette relation et de la rendre la plus fluide et pérenne possible.
Tout le monde n’est pas aussi drôle que Chandler Bings (Friends), mais chaque société a au moins un Comique. Le comique permet de conserver une ambiance légère au bureau. Il est positif et peut facilement déminer les tensions. Il faut juste savoir lui imposer ses limites car non, on ne peut pas rire de tout avec tout le monde. Et encore moins au travail.
Des profils moins élogieux
Si les six premiers profils étudiés sont plutôt flatteurs, il y en a évidemment d’autres qui le sont beaucoup moins. Dans son étude, le cabinet de recrutement anglais Hays en met ainsi 6 en avant qui complètent la liste des catégories de profils en entreprise.
Il y a tout d’abord la Mauvaise langue. Cette personne n’a aucun mal à inventer des histoires (souvent blessantes) ou à colporter des ragots sur les collègues forcément absents. Cette manière de faire le met au centre de l’attention, ce qu’il adore. Face à ce genre de collègues, il est parfois difficile de se positionner. Le plus simple est de le surveiller et de ne pas colporter plus loin ce qu’il vous raconte. Ne devenez pas un maillon d’une chaîne négative. Considérez tout ce que vous apprenez de la Mauvaise langue avec circonspection et faites attention à ce que vous dites lorsqu’il est dans les parages.
Huitième catégorie de collègue, le Lèche-botte. On en connait tous un. Il complimente le chef, la direction ou le management en permanence. La difficulté d’un tel collègue, c’est qu’on ne sait jamais si le manager l’utilise ou l’aime vraiment. Si le lèche-botte ce n’est pas vous, identifiez-le et laissez-le tranquille.
Autre profil : le Râleur. Rien n’est jamais bon, bien, assez rapide ou efficace. Il a un avis sur tout, en permanence et cet avis est rarement gentil et bienveillant. Bourré de frustrations (parfois légitimes, parfois imaginaires), il essaye involontairement de vous entraîner dans sa manière de penser. Le râleur n’est pas spécialement mauvais. Il est juste mal dans sa peau ou pas à sa place. La meilleure chose à faire, c’est de le confronter à des choses positives. Par contre, ne perdez pas votre temps à essayer de le convaincre que quelque chose est bon. Vous n’y arriverez pas ?
Le politicien et le paresseux
Avant-dernier profil, le Politicien. Comme son nom l’indique, il est en permanence en campagne électorale. Cette personne a un plan et ne se laisse arrêter par rien ni personne. « Soyez sur vos gardes ! », conseille Hays. « Si vous savez d’avance de qui vous devez vous méfier, faites-le. Prenez vraiment au conditionnel tout ce que le Politicien raconte », car il fera tout dans SON intérêt.
Enfin, dernier sur la liste, le Paresseux. Ce qui est extraordinaire dans le cas du paresseux, c’est qu’il paraît affairé et débordé en toutes circonstances mais, en fait, il ne fait pas grand-chose et, quand il le peut, il refile son travail aux autres. Le paresseux donne l’impression qu’il apporte vraiment son aide à l’équipe. « Si les actions n’ont pas de conséquences sur vous ou sur votre équipe, le mieux est de l’ignorer. Si cela a une influence sur vous, signalez ce comportement. Si vous êtes le supérieur de ce type de personne, essayez de le surveiller davantage, donnez-lui des délais et des objectifs clairs », conclut Hays.
Et moi dans tout ça ?
On le voit, la sociologie d’entreprise est complexe et reflète, en fait, la sociologie de notre quotidien avec ses bons et ses mauvais côtés, ses personnes bienveillantes et puis les autres, nombreux également, qui ne roulent que pour elles. Quel que soit votre profil personnel et quel que soit le profil des gens qui vous entourent, il s’agit d’être prudent dans les analyses hâtives. Si l’ensemble des profils dont on a parlé sont systématiquement présents dans toutes les entreprises, ces profils sont parfois évolutifs. Il est aussi important de préciser que s’il appartient à chaque collaborateur de donner le meilleur de lui-même au sein de son équipe, c’est encore aux RH et/ou aux managers qu’il appartient de gérer cette diversité de caractères et de faire en sorte que chacun se sente bien dans l’entreprise.