La Gen Z au cœur de la transformation RSE
Un jeune sur cinq a déjà changé d'emploi pour des raisons écologiques. Et 54 % des représentants de la génération Z font pression sur leur employeur pour des actions climatiques (Deloitte 2024). La RSE est donc devenue un critère crucial dans le choix des entreprises, ce qui pose des défis pour les RH.
Quelques points d’attention par rapport aux codes de la génération Z
Premièrement, la sensibilité aux enjeux sociaux et environnementaux. Ayant grandi dans un contexte où le changement climatique, la durabilité, l'équité sociale et la justice sont devenus des préoccupations majeures, cette génération s'attend à ce que les entreprises prennent position et agissent de manière responsable. La Gen Z est très exigeante en matière de transparence et de responsabilité.
Deuxièmement, pour les jeunes de la Gen Z, leur travail et les entreprises qu'ils soutiennent doivent être en adéquation avec leurs valeurs personnelles. Une entreprise perçue comme éthique, engagée dans la durabilité et respectueuse des droits humains et de la diversité est beaucoup plus attrayante à leurs yeux. La Gen Z recherche des entreprises authentiques. Elle demande des preuves tangibles des engagements des entreprises.
La Gen Z veut sentir qu’elle fait partie de quelque chose de plus grand que de simples profits. Travailler pour une entreprise qui a un impact positif sur la société et l'environnement peut accroître le sentiment d'accomplissement et de satisfaction personnelle. Ces générations influencent non seulement les pratiques d'embauche des entreprises, mais aussi le comportement des consommateurs. Les Millennials et la Gen Z sont prêts à boycotter les entreprises qu'ils jugent non-éthiques ou irresponsables et préfèrent acheter auprès de celles qui démontrent un engagement clair envers des pratiques commerciales durables et éthiques.
Influence sur la stratégie d'entreprise
L'importance accordée à la RSE par la Gen Z et les Millennials a une influence directe sur la stratégie d'entreprise. De nombreuses entreprises adaptent d’ailleurs leurs stratégies de marketing, de gestion des talents, et de développement durable pour répondre à ces attentes. Cela peut aller de la réduction de leur empreinte écologique à la promotion de la diversité et de l'inclusion, en passant par des investissements dans des initiatives sociales.
Cela amène également plusieurs défis pour les sociétés. En voici 4 :
1/ Investir dans des infrastructures durables : Pour répondre aux attentes de la Gen Z, les entreprises doivent souvent investir de manière significative dans des infrastructures durables, ce qui peut être coûteux et complexe. Cela peut se faire de manière progressive : investir progressivement dans des technologies vertes, ou rechercher des subventions et des partenariats pour financer des initiatives durables.
2/ Réinventer les chaînes d'approvisionnement : Repenser les chaînes d'approvisionnement pour qu'elles soient plus durables peut nécessiter des changements majeurs, tels que le choix de nouveaux fournisseurs, la mise en place de pratiques d'achat responsables, et la révision des processus de fabrication.
3/ Former et engager les employés : La mise en œuvre de pratiques durables nécessite l'engagement et la formation des employés à tous les niveaux de l'organisation. Un manque de formation ou de motivation peut nuire aux efforts de durabilité. Il est donc nécessaire d’intégrer la durabilité dans la culture d'entreprise, d’offrir des formations régulières sur les pratiques écologiques, et d’encourager la participation des employés à des initiatives durables.
Les attentes "vertes" de la Génération Z
On se souvient tous des marches pour le climat, les Fridays For Future, menées par Greta Thunberg en 2018. C’était il y a 6 ans. Et les étudiants qui marchaient en rue, sont aujourd’hui pour certains sur le marché du travail. S’il y a un domaine dans lequel la Gen Z souhaite une implication réelle, c’est l’environnement. Leurs attentes en la matière sont nombreuses.
La Gen Z s'attend à ce que les entreprises soient transparentes sur leurs pratiques environnementales. Elle veut connaître l'origine des matériaux, l'impact environnemental de la production, la chaîne d'approvisionnement, et les efforts de l'entreprise pour réduire son empreinte carbone. Elle exige donc des rapports de durabilité accessibles au public, des certifications environnementales, l'utilisation de matériaux recyclés et renouvelables, et un engagement à réduire les déchets.
La Gen Z souhaite aussi qu’au-delà des discours, des actions réelles voient le jour. Les jeunes consommateurs cherchent des preuves tangibles que les entreprises prennent des mesures significatives pour réduire leur impact environnemental, telles que des programmes de recyclage efficaces ou l'adoption de sources d'énergies renouvelables.
Les jeunes de la Gen Z ne se contentent pas d'une approche environnementale superficielle. Ils s'attendent à ce que les entreprises intègrent des pratiques durables dans toutes leurs opérations, de la production à la distribution en passant par le marketing et la vente. Par ailleurs, ils recherchent des engagements à long terme en matière de durabilité, plutôt que des actions ponctuelles.
La Gen Z est aussi une génération qui utilise activement les réseaux sociaux comme Instagram, TikTok et YouTube pour mettre en lumière les problèmes sociaux et environnementaux. Les réseaux sociaux deviennent des plateformes d'expression et d'activisme où ces jeunes adultes partagent des contenus, lancent des conversations engagées, et soutiennent les causes qui leur parlent. Via les médias sociaux, les membres de la Gen Z sont également capables de mobiliser rapidement des groupes importants en ligne, ce qui peut à la fois créer des opportunités et des défis pour les entreprises. Une entreprise perçue comme non-éthique peut rapidement faire face à une pression publique accrue.
S’engager pour faire changer les choses
La Gen Z apporte une perspective fraîche et proactive à la durabilité en milieu professionnel et s’engage de manière très concrète. Elle est par exemple la plus proactive pour encourager une culture d'entreprise axée sur la durabilité. Les Gen Z n'hésitent pas à sensibiliser leurs collègues et à promouvoir des pratiques respectueuses de l'environnement dans leur quotidien professionnel.
De nombreuses entreprises créent des comités de durabilité pour promouvoir des pratiques vertes. La Gen Z est souvent très active dans ces groupes, voire à l'origine de leur création.
La Gen Z utilise la technologie de manière innovante pour promouvoir des pratiques durables. Qu'il s'agisse de développer de nouvelles solutions numériques ou d'utiliser les médias sociaux pour sensibiliser, ils sont à l'avant-garde de l'innovation technologique verte.
L’innovation, la Gen Z va aussi l’amener dans ses approches pour faire pression sur les entreprises pour des changements environnementaux. Par exemple, en faisant signer des pétitions, en partageant des sondages ou en proposant des partenariats avec des ONG ou des associations locales.
Les figures du changement sont nombreuses
On connaît tous Greta, mais beaucoup d’autres jeunes s’engagent dans des actions liées à l’environnement ou la durabilité.
Gitanjali Rao, par exemple, a été nommée « Kid of the Year » par Time Magazine en 2020 à l'âge de 15 ans. Elle a inventé un outil permettant de détecter le plomb dans l’eau.
Amika George, elle, est une militante britannique qui a fondé la campagne #FreePeriods à l'âge de 17 ans. Elle a milité pour la gratuité des produits menstruels pour les jeunes filles en situation de précarité au Royaume-Uni. Grâce à sa campagne, le gouvernement britannique a décidé en 2020 de fournir gratuitement des produits menstruels dans toutes les écoles d'Angleterre.
Autre nom connu : Boyan Slat, un inventeur et entrepreneur néerlandais qui a fondé "The Ocean Cleanup" à l'âge de 18 ans. Son organisation développe des technologies pour débarrasser les océans de plastique. Leur système utilise des barrières flottantes pour capturer et retirer les déchets plastiques de l'océan, ciblant principalement le "Great Pacific Garbage Patch".
Enfin, Mikaila Ulmer est un jeune entrepreneur américain qui a fondé "Me & the Bees Lemonade" à l'âge de 9 ans. Son entreprise, qui vend de la limonade à base de miel, reverse une partie de ses bénéfices à des organisations de protection des abeilles.