Chapitre 2 : Les accords toltèques appliqués au monde du travail

  1. Que votre parole soit impeccable. 
  2. Quoiqu’il arrive, n’en faites pas une affaire personnelle. 
  3. Ne faites pas de suppositions. 
  4. Faites toujours de votre mieux. 

Ces 4 accords qui semblent de prime abord quasi-enfantins, sont en fait bien plus qu’une promesse faite à soi-même : ils sont une véritable philosophie de vie. Le livre a connu un succès immédiat et a très vite donné l’envie à certains de dépasser le cadre personnel pour essayer d’appliquer ces accords dans d’autres secteurs, dont, évidemment, le monde du travail.

Et si en cette fin d’année, une de nos résolutions était de tester durant quelques jours ou semaines les accords toltèques dans notre quotidien professionnel ? 

1. Que votre parole soit impeccable

Avec nos collègues, nous avons parfois tendance à nous laisser aller. A cause de la fatigue, à cause de l’énième demande du manager, à cause de l’énième erreur du stagiaire ou tout simplement parce que nous sommes inattentifs. On se lâche, on critique, on dénigre. A de rares occasions, on médit. Nous oublions parfois, dans le monde du travail et dans la vie de tous les jours, que les mots sont des murs ou des fenêtres. Qu’ils peuvent limiter ou ouvrir sur le monde. Qu’ils peuvent être des plafonds ou des tremplins. Des briques ou des caresses. Il est donc essentiel de cultiver sa parole comme une plante précieuse. N’en dire ni trop, ni trop peu. Savoir arroser le nombre de mots justes, mais surtout de mots qui ne porteront jamais préjudice à qui que ce soit. Si nous observons nos comportements et ceux de nos collègues, nous serions surpris de constater que la parole est parfois très largement utilisée pour rabaisser les autres, rarement pour les élever. Or, le premier accord toltèque se résume de la sorte : « N'utilisez pas la parole contre vous-même, ni pour médire d'autrui. Utilisez la puissance de la parole dans le sens de la vérité et de l'amour. La parole est un outil qui peut détruire. Prenez conscience de sa puissance et maîtrisez-la. Pas de mensonge ni de calomnie. » Une parole impeccable qui pourrait faire boule de neige et réellement améliorer jusqu’à la performance de nos collègues, et donc de la société. (Cf. aussi la news #04 : Votre parole vaut de l’or)

 

2. Quoiqu’il arrive, n’en faites pas une affaire personnelle

Au travail, il est très courant de prendre les choses à cœur. Ce qui se passe est de notre faute. Et ce qu’on nous dit nous affecte fortement. Le deuxième accord toltèque nous apprend que même dans les cas extrêmes (comme l’insulte), il ne faut pas se sentir concerné. La personne qui exprime ces mots projette ce qu’elle pense, pas ce qui est. Ce n’est pas une information objective et vérifiable mais bien sa perception. Généralement, nous avons tous tendance et besoin de prendre tout ce qui nous arrive de façon personnelle. C’est ce qui permet de renforcer notre sentiment « d’importance personnelle », l’importance qu’on accorde à soi-même. Le hic ? Ce sentiment s’accommode souvent mal de critiques négatives ou de remises en cause, qui sont donc sources de souffrance. Le deuxième accord toltèque nous enseigne que nous ne sommes pas la cause d’autrui. Ce que les autres disent et font n'est qu’une projection de leur propre réalité, de leurs rêves, de leurs peurs, de leurs frustrations et de leurs fantasmes. En conséquence, plus vite nous nous immunisons contre cela, plus nous nous détachons de souffrances et cogitations inutiles. En fin de compte, on gagne énormément en liberté quand le regard extérieur nous importe peu. Et on peut se concentrer sur ce qui compte vraiment. 

3. Ne faites pas de suppositions

Des collègues qui discutent autour de la machine à café et qui se taisent quand vous arrivez, un manager qui ne répond pas assez vite à une demande, un e-mail dépourvu de formule de politesse, un regard appuyé en réunion… Nous avons tous connu cela, et nous nous sommes tous demandé ce que nous avions fait de travers. Commencent alors les scénarii dans notre tête… Ce que nous dit le troisième accord toltèque est qu’il ne faut pas faire d’hypothèses, et encore moins envisager des probabilités négatives. Les raisons sont multiples. La première est que chacun a une perception différente de la réalité. Toute hypothèse sur les intentions de l’autre est vaine, car absolument pas fondée sur des éléments réels et tangibles. Par ailleurs, le propre des hypothèses est qu’à force de se les répéter, on finit par y croire…

4. Faites toujours de votre mieux

Certains managers ont tendance à affirmer que seul le résultat compte. C’est en grande partie faux. Si vous vous préparez pour courir un 100 mètres, l’important n’est pas de le faire en dessous de 10 secondes comme les professionnels, mais bien que vous réussissiez petit à petit à faire mieux ou en tout cas pas moins bien parce que vous aurez donné le maximum. Dit autrement, il n’y a pas d’obligation de réussir, simplement une obligation de faire au mieux. Et comme le précise Ruiz : « Votre mieux change d'instant en instant. Quelles que soient les circonstances, faites simplement de votre mieux et vous éviterez de vous juger, de vous culpabiliser et d'avoir des regrets. Tentez, entreprenez, essayez d'utiliser de manière optimale vos capacités personnelles. Soyez indulgent avec vous-même. Acceptez de ne pas être parfait, ni toujours victorieux. » Einstein résumait cela autrement : « Tout le monde est un génie. Mais si on juge un poisson sur sa capacité à grimper à un arbre, il passera sa vie à croire qu’il est stupide. »

Et c’est ainsi que se termine notre grand rêve d’une société idéale où nous pourrions être consultés, autonomes, travailler avec sens, avoir du temps pour développer nos propres projets, travailler d’où l’on veut, quand on le veut, dans un équilibre vie professionnelle-vie privée, en veillant à utiliser les bons mots, à prendre de la distance avec ce qui n’est pas fondé ou objectivé, à ne pas faire de suppositions, en faisant toujours de son mieux et en étant… qui nous sommes.