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2021, l’année de la réconciliation

Chère année 2021, nous t’attendions de pied ferme. S’il te plaît, ne nous déçois pas !

Plus que de coutume, le passage à l’an neuf se veut la promesse d’autre chose en 2021. De l’espoir s’est invité à la table de l’humanité : des vaccins, des investissements, des plans de relance… La promesse d’une vie retrouvée, mais qui ne pourra se concrétiser que si nous apprenons tous à nous réconcilier les uns avec les autres et si nous apprenons à nous faire confiance. Réconciliation. C’est le mot que nous souhaitons mettre en avant pour cette nouvelle année et c’est le premier thème que nous développons en 2021.

Belle lecture à tous.

Article thématique

  • Se réconcilier avec soi et avec les autres

    Généralement, chaque début d’année amène son lot de « marronniers ». En journalisme ou en écriture, ce mot désigne un article ou un reportage servant à meubler une période creuse, consacré à un événement récurrent et prévisible (Noël, les grandes vacances…). En début d’année, le plus grand marronnier est celui lié aux bonnes résolutions : les résolutions impossibles, les résolutions réussies, celles qui doivent être accompagnées… Nous aurions évidemment pu traiter ce sujet sur les bonnes résolutions en entreprise en 2021 ou encore les tendances qui se dessinent dans les prochains mois. Mais nous avons eu envie d’amener un sujet positif sous forme d’un mot : réconciliation. Réconciliation avec soi, réconciliation avec les autres, réconciliation entre collègues, en famille…

    La définition générale de la réconciliation est assez simple : « un nouveau rapprochement de personnes qui s’étaient fâchées après avoir été liées ». On parle aussi de « rétablissement de l’entente ». D’un point de vue psychologique, la réconciliation est beaucoup plus complexe. Il s’agit en effet d’une part de rétablir un lien autrefois affecté par la confiance, mais aussi par la vérité. À cet égard, la réconciliation permettrait de rapprocher des visions du monde divergentes et de tendre vers un « univers de compréhension » commun. Enfin, la réconciliation peut être vue comme un processus menant à un changement de point de vue sur soi ou les autres.

    Ces trois notions peuvent paraître complexes à priori. Et pourtant, en y regardant de plus près, c’est peut-être exactement de cela dont nous avons besoin en ce début d’année 2021.

     

    Se réconcilier avec soi-même

    On dit souvent que pour prendre soin des autres, il faut d’abord prendre soin de soi-même. Il est impossible d’être totalement dans une relation avec autrui si nous ne sommes pas d’abord totalement dans la relation avec nous-mêmes. Cela est vrai tant en amitié qu’en amour ou au travail.

    Il est fort probable qu’en 2020, les angoisses, les incertitudes professionnelles, les changements de plans, le confinement familial de nombreux mois, etc. aient joué sur notre humeur et sur l’image que nous avions de nous-mêmes. On s’est parfois découvert moins tolérant, moins patient ou encore moins créatif qu’on pensait l’être. On a parfois eu des boules dans le ventre qu’on a eu du mal à gérer. Du stress qu’on ne connaissait pas. Ou encore des envies de tout envoyer en l’air lors de réunions à rallonge. Mettons tout cela de côté. 

     

    Oui, mais comment ? 

    Il n’y a aucune potion magique à ingurgiter pour se réconcilier avec soi. Il existe par contre des étapes à explorer. La première consiste tout simplement à accepter que certaines choses ne fonctionnent pas comme nous voudrions qu’elles fonctionnent. Et que nous en sommes peut-être aussi responsables. La bonne nouvelle ? Ce n’est pas grave. Nous sommes imparfaits, comme tout le monde. Il est important de pouvoir l’accepter, le verbaliser, et même oser le partager avec les autres.

    Il faut ensuite accepter que les choses prennent du temps. Il ne suffit pas de se rendre compte que certaines choses doivent être changées en nous et/ou par nous pour qu’elles le soient. Il convient de mettre en place des systèmes ou des manières de fonctionner qui permettent d’améliorer les choses. Enfin, il faut apprendre à cultiver cette « occupation de soi ». Se mettre dans des conditions qui nous plaisent, écouter la musique que l’on aime et qui donne la pêche, faire une pause plus longue si nécessaire, voire une petite sieste, etc. 

     

    Se réconcilier avec les autres

    L’année 2020 n’a probablement pas été une mauvaise année pour tout le monde, partout et à chaque instant. Elle a, par contre, très clairement fait apparaître des divisions entre les gens. L’actualité n’a jamais autant parlé des spécificités liées au genre, à la couleur de peau, aux cultures, aux religions, aux classes sociales… Que ce soit sur les réseaux sociaux ou de manière plus confidentielle, il n’y a jamais eu autant de vagues d’émotions, d’indignation, de propos haineux…

    Le monde n’a jamais paru si divisé. Et ici aussi. C’est comme s’il existait plusieurs camps de bien-penseurs, qui ne se parlent pas, se regardent de loin et affûtent les armes dans l’optique d’un prochain combat virtuel. Et pourtant… 2021 amène aussi l‘occasion d’une nouvelle solidarité, de nouvelles créativités. Et si on en profitait, maintenant que nous sommes réconciliés avec nous-mêmes, pour se réconcilier avec les autres ? 

     

    Oui, mais comment ? 

    La réconciliation, on l’a écrit plus haut, est un nouveau rapprochement après une distance. Celle-ci peut être de l’ordre de la fâcherie ou simplement d’un désintérêt commun. En entreprise, il arrive que nous soyons spectateurs ou acteurs de disputes. Mais cela reste relativement rare. Il est par contre beaucoup plus fréquent d’être acteur ou spectateur de tensions, de jalousies, de situations tendues… Le terme de réconciliation en entreprise (et même de réconciliation avec l’entreprise, cf. notre article de curation) est donc à entendre de manière plus large comme étant une nouvelle manière d’aborder les rapports entre collègues afin de les rendre plus proches. Ces rapports ne changent pas d’un jour à l’autre.

    En ce début d’année 2021 (et en fonction de ce qui sera autorisé en termes de recommandations sanitaires), nous pourrions nous fixer quatre objectifs.

    • Le premier serait de se répéter qu’on a la volonté de s’impliquer autrement. Car seule une démarche sincère émanant de notre propre volonté peut réussir.
    • Il faut ensuite prendre le temps d’aller vers les autres. Se dire bonjour, se saluer, s’écouter vraiment.
    • Il est essentiel également de communiquer sur son travail, sur ce qu’on fait, ce qu’on attend, ses objectifs. Cette transparence permet l’implication de l’autre.
    • Il est important enfin de partager des moments qui ne sont pas du temps de travail à proprement dit. Nous pourrions nous obliger de temps en temps à quitter notre bureau ou notre open space pour prendre une pause-café près de la machine, faire une sortie déjeuner ou encore offrir un verre en after-work. Et tout ça, même virtuellement !

     

    Des actes concrets 

    En dehors des intentions théoriques, la réconciliation peut être réalisée par l’exemple. En entreprise ou dans la vie de tous les jours, nous pourrions tous, de manière exemplaire, être inspirant pour les autres dans cette idée de réconciliation. Comment ? En réalisant certaines actions très concrètes à notre petit niveau.

    En voici 10 pour vous inspirer :

    • Utiliser les réseaux sociaux non pas pour accabler, mais pour mettre en avant des actions positives.
    • Valoriser l’action de nos collègues auprès d’autres collègues.
    • S’imposer de faire au moins 5 compliments sincères par jour.
    • S’imposer, à l’inverse, de se retenir de faire les remarques négatives si elles ne sont pas constructives, surtout auprès d’autres personnes que le collègue concerné.
    • Ne pas dicter ce qu’il faut faire, mais amener l’autre à le découvrir afin qu’il puisse prendre confiance en lui.
    • Proposer son aide pour des travaux à réaliser.
    • Toujours dire bonjour en souriant.
    • Demander une fois par semaine à ses collègues s’ils souhaitent que vous leur rapportiez quelque chose de la boulangerie.
    • Prendre des nouvelles de vos collègues directs (au bureau ou par téléphone) sans rien leur demander professionnellement.
    • Rangez votre bureau une fois par semaine.

     

    Cette liste est évidemment non exhaustive et n’attend que vos propres suggestions. N’hésitez pas à les inscrire joliment sur des post-it que vous collerez ensuite sur votre espace de travail. On rajoutera d’ailleurs une autre action : parler de sa liste avec ses collègues et la partager avec eux 🙂

Inspirations

  • La réconciliation comme salut

    D’un point de vue sociétal, le terme de réconciliation est peu utilisé. Deux exemples historiques récents nous permettent de comprendre en quoi ce processus de changement de point de vue et de rapprochement est plus que bénéfique pour avancer ensemble. Au Rwanda, après le génocide, et en Afrique du Sud, à la fin de l’apartheid, les gouvernements qui craignaient un bain de sang de vengeance liés aux exactions commises par certaines parties, ont décidé d’instaurer des commissions de « Vérité et réconciliation ».

    L’idée était de permettre tant aux victimes qu’aux bourreaux d’expliquer ce qui s’était passé et de réfléchir à comment empêcher que cela ne se reproduise. Cela n’a pas empêché la justice de condamner certaines personnes, mais cela a permis de se rendre compte que quel que soit le passé, l’avenir est plus important. C’est une vision positive, enthousiaste et inspirante de la société et des rapports humains.

  • Se réconcilier avec son entreprise

    Connaissez-vous le terme de « desaffectio societatis » ? Il s’agit d’un terme inventé par le philosophe français Ghislain Deslandes pour désigner la désaffection des collaborateurs pour leur entreprise. Une situation qui peut empoisonner durablement les relations et la confiance. Et, à terme, jouer sur la productivité.

    Pour réconcilier l’entreprise avec ses collaborateurs, il existe plusieurs pistes. La société Talentbridge, spécialisée en Ressources humaines en liste 5, telles « un traitement sans favoritisme » ou encore « reconnaître le travail du collaborateur ».

    Tous les détails à lire ici.

Le saviez-vous ?

  • 1 sur 4

    Un Belge sur quatre fait régulièrement des cauchemars impliquant son manager. Peut-être serait-il temps d'enclencher des mécaniques de réconciliation ?