Dernière ligne droite
Le monde de l’entreprise est en effet en pleine ébullition quel que soit son secteur d’activité. La transformation numérique, l’émergence du Big data, de l’Intelligence artificielle, de nouvelles habitudes de consommation et de travail bouleversent chaque année un peu plus notre quotidien professionnel. Au retour des vacances, c’est donc l’occasion ou jamais de se poser quelques instants pour prendre de bonnes résolutions qui accompagneront le changement et nous permettront d’être acteur de notre entreprise plutôt que spectateur.
Il y a eu de nombreuses études ces deux dernières années sur les bonnes résolutions à prendre « en » et « pour » l’entreprise. Les prises de températures sont intéressantes car elles sont réalisées dans de nombreux pays européens et elles permettent donc de prendre connaissance des bonnes résolutions prioritaires que les managers, les directeurs de ressources humaines et les cadres se fixent régulièrement lors d’une rentrée. Plusieurs résolutions semblent plutôt évidentes mais méritent toutefois d’être (re)signalées. Il est important d’arrêter un projet avant d’en entamer un autre. En d’autres mots, quand on ouvre plusieurs tiroirs en même temps, on finit par se disperser et les RH en ont bien conscience.
Dans le même ordre d’idée, une bonne résolution assez simple est d’apprendre à être toujours concentré à 100% sur ce que nous sommes train de faire. Cela passe par le fait de ne pas travailler avec un écran de smartphone allumé en plus d’un écran TV qui l’est également, le tout sur un fond musical de sa radio préférée. Se former afin de se remettre au goût du jour dans sa spécialité ou pour développer de nouvelles compétences fait également partie des résolutions récurrentes. Certaines semblent moins évidentes à priori mais paraissent très intéressantes. Pour n’en citer que trois :
- Ecouter des podcasts et des formations vidéo lors des trajets et des temps morts. (Le meilleur site en Anglais pour des podcasts est https://player.fm/featured/society)
- Accepter de ne rien faire le temps de se recharger et de décompresser
- Adopter une attitude positive. Non seulement, cela laissera la place à certaines personnes pour se faire entendre sans avoir peur du jugement. Mais cela entretiendra la convivialité, qui est source de bonne ambiance, qui favorise l’engagement, réduit le stress et le risque de burn out.
Moins de digital
Et si pour cette rentrée 2018, on essayait moins de digital ? Aussi paradoxale que cette résolution puisse paraître dans un monde de plus en plus interconnecté, l’arrivée massive ces dernières années du digital (smartphone, app, e-mail, notifications, échanges de messages…) dans l’entreprise n’a pas que des avantages. Une récente étude au Royaume-Uni estimait par exemple qu’un travailleur britannique moyen passe une heure par journée travaillée à utiliser son smartphone (pour des raisons essentiellement non-professionnelles). Perte pour les entreprises britanniques ? 100 milliards de livres (98 milliards d’euros).
Il n’y a par ailleurs pas besoin d’étude pour réaliser que certaines utilisations digitales sont parfois excessives. C’est le cas des e-mails, régulièrement pointés du doigt comme étant un frein à l’avancement de certains projets. On a en effet tous été en copie d’un mail qui ne nous concernait « pas vraiment » voire pas du tout. Et on a tous également connu l’ajout de notre adresse à une boucle de discussion d’une trentaine de mails démarrée parfois plusieurs jours auparavant et qu’il fallut lire pour comprendre de quoi on parlait... La perte de temps est évidente.
Moins de digital ne veut évidemment pas dire « pas de digital », ce qui serait une erreur grave à l’heure actuelle. Depuis quelques années cependant, certaines sociétés revoient leur mode de fonctionnement en la matière et prennent quelques décisions. Quand c’est possible, elles encouragent ainsi leurs collaborateurs à ne pas envoyer un mail mais à privilégier une prise de contact direct. Elles disposent également de « phonebox » à l’entrée des salles de réunions où chacun est invité à laisser ses tablettes et smartphones. Objectif : apprendre à être vraiment là, et pas à moitié ou virtuellement.
Déléguer
Et si pour cette rentrée 2018, on essayait de déléguer ? Interrogé un jour sur ce qui avait fait le succès de sa société, Larry Page (fondateur de Google) se laissa aller à cette confidence : « Il faut savoir orienter le bateau et puis passer la barre. Celui qui ne délègue pas est mort. J’ai failli en faire l’expérience ». En 2001, Larry Page décide en effet de se passer des managers chargés de faire le lien entre lui et les ingénieurs. Une décision en total désaccord avec sa directrice des ressources humaines. Il pensait qu’il pouvait se charger de cette tâche quasiment seul. En quelques mois, c’est le chaos d’un point de vue logistique et Larry Page doit revoir son point de vue. Il embauche et apprend à déléguer.
Déléguer ne veut pas dire ne pas suivre ses collaborateurs. L’idée est de faire des bilans d’étape réguliers avec chacun des membres de l’équipe, de juger leur capacité à prendre des responsabilités et d’éventuellement leur confier de nouveaux projets en toute indépendance. Sans oublier qu’en donnant du temps à ses équipes pour qu’elles mènent à bien certains projets, c’est également du temps libéré pour son propre travail. Et puis ça permet de relativiser l’image que l’on a souvent de nous-mêmes. Comme le dit régulièrement l’entrepreneuse française Aude de Thuin en conférence ou sur les plateaux TV: « Relativisez votre place, vous ne dirigez pas une centrale nucléaire » avant d’ajouter « Sauf si c’est le cas, bien sûr ».