En 2022, on passe la cinquième vitesse !
La responsabilité sociétale des entreprises n’est pas perçue de la même façon par tout le monde. Pour certains, la RSE est liée à des obligations (légales) environnementales. Pour d’autres, il s’agit plutôt de mécénat, d’engagement dans le monde associatif ou philanthropie. En fait, la RSE, c’est un peu des deux.
Notre monde est changeant. Et il change tellement vite qu’il risque d’être fondamentalement bouleversé dans les 30 prochaines années. Depuis 2015, l’ONU a d’ailleurs décrété l’urgence environnementale et a accompagné cette urgence d’un programme de développement durable Horizon 2030 dans lequel les entreprises sont invitées à atteindre des objectifs de développement durable.
Zéro plastique, c’est fantastique 🙂
Saviez-vous que 99 % des ressources prélevées dans la nature sont reléguées au rang de déchet en moins de quarante-deux jours ? Et si certains déchets sont facilement recyclables (et à prix honnête), d’autres, comme le plastique, sont plus problématiques. Le plastique se propage, en effet, de manière invisible. Un rapport du WWF publié il y a deux ans démontre qu’une personne peut ingérer en moyenne 5 grammes de plastique par semaine, ce qui correspond à l’équivalent « d’une carte de crédit ». Le plastique doit donc devenir persona non grata dans les entreprises. Mais pas que lui.
Vous avez déjà entendu parler du zéro déchet ? Ou du zero waste, mot anglais à double sens puisqu’il signifie à la fois « déchet » et « gaspillage » ? Ce mouvement écologique, né dans le début des années 2000 qui impose une réflexion sur le contenant des produits que nous consommons, s’élargit de plus en plus aux entreprises désireuses de repenser leur production de déchets. Avec une question de fond : comment atteindre le zéro déchet ? Il est évidemment très difficile d’y répondre mais certaines initiatives permettent de se rapprocher le plus possible de cet objectif.
Step by step
La première consiste à lister tous les déchets inutiles. Par exemple, les polluants plastiques comme les couverts, gobelets, bouteilles ou autres assiettes en plastique. Ou encore ces feuilles qu’on jette parce qu’elles sont chiffonnées. Ou ces bureaux qui restent éclairés toute la nuit.
La deuxième vise à bannir tous les objets (y compris les emballages) à usage unique.
La troisième veille à « visibiliser » les initiatives anti-déchets. Outre une communication en interne large, il est possible de demander à Bebat de mettre des boîtes pour récolter les piles usagées. Vous pouvez aussi organiser du troc entre collègues ou de la récolte de vêtements (chauds) ou jouets ou objets usagés pour des associations.
Quatrième étape, auditez chaque département en exigeant une réduction de déchets maximale.
Cinquième étape, quand c’est possible, pensez à louer ou à emprunter plutôt qu’à acheter. Il existe des sociétés qui peuvent mettre à disposition du matériel en tout genre. Cela permet d’éviter de stocker et de jeter. Autre option : le « deuxième main ».
Sixième étape, pensez à partager votre engagement zero waste avec vos fournisseurs et demandez-leur des informations sur leur impact environnemental. Demandez-leur également les critères de durabilité des produits/objets qu’ils vous fournissent.
Septième étape, consommez local. C’est évidemment bon pour l’économie de la région, mais c’est également bon pour l’environnement.
Enfin, avec la crise économique actuelle, on parle beaucoup de sobriété. C’est probablement l’occasion de repenser certains gaspillages (bureau éclairé, ordinateurs en veille…) et d’adopter de nouvelles habitudes.
RSE 2.0 : la valeur partagée.
Si la RSE recouvre au départ des actions liées à l’écologie, elle peut aussi prendre d’autres formes. On parle aujourd’hui de RSE 2.0 ou de création de valeur partagée (Creating Share Value), un concept commercial introduit pour la première fois dans un article de la Harvard Business Review de 2006. Il s’agit pour les entreprises de développer des liens profonds entre leurs stratégies commerciales et la responsabilité sociale des entreprises liées à notre consommation. En anglais, il y a d’ailleurs les 3 P de la RSE 2.0, à savoir People, Planet et Profit. L’idée est d’être capable de concilier l’activité commerciale aux défis de solidarité que nous impose le monde actuel.
L’idée de la création de valeur est en effet que tout le monde sorte gagnant. L’entreprise qui renforce l’engagement de ses collaborateurs et son image. Les collaborateurs qui donnent du sens aux choses qu’ils font (on se souvient de l’attente, notamment de la Génération Z, sur ce sujet) et la société dans son ensemble qui bénéficie d’actions sociales concrètes.
Quelques exemples inspirants
Vous êtes venu pour acheter des vêtements et vous réalisez que le magasin où vous êtes, propose aussi du miel à la vente. Bienvenue chez Caméléon, célèbre marque de revente de vêtements, installée à Woluwe-Saint-Lambert. Depuis 2013, Caméléon a installé des ruches sur son toit. Objectif : sensibiliser clients, fournisseurs et collaborateurs aux enjeux de la biodiversité.
Un projet volontairement écologique et qui dénotait un peu à l’époque. 10 ans plus tard, de plus en plus de sociétés ont aussi installés des ruches sur leur toit. C’est le cas de Tractebel Engie ou de AG Real Estate. Généralement, les sociétés qui s’engagent dans ce type de projet, en développent d’autres. Caméléon réfléchit à l’installation de potagers urbains sur les toits. Autant de projets qui ramènent la nature à l’intérieur, mais qui permettent également de mobiliser, sensibiliser et motiver les collaborateurs.
À l’étranger, quelques projets peuvent nous inspirer. Chez Ynvolve (active dans l’IT), aux Pays-Bas, l’engagement RSE est quotidien. Cette société a décidé que la réduction de son empreinte carbone et de celle de ses partenaires était une priorité. Elle a donc mis en place une économie circulaire. Ynvolve récupère les vieux ordinateurs de ses clients, les reconditionne, recycle ceux qui sont en fin de vie, et permet aux entreprises de déduire cela de leur bilan carbone.
On terminera par souligner que mettre en place une politique RSE peut se faire de manière graduelle en commençant par des changements d’habitudes qui ne demandent pas d’investissement conséquent : supprimer les bouteilles en plastique, demander au responsable de chaque unité ou équipe de faire attention à la consommation de papier (et d’utiliser du papier brouillon), sensibiliser ses fournisseurs ou les choisir en fonction de leur empreinte écologique, mettre en place des partenariats avec des associations caritatives pour lesquelles la société va s’engager.
La mise en place d’une politique RSE, c’est souvent plus une question de temps et de volonté que d’argent 🙂