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« Madame, envisagez-vous d’avoir des enfants ? ». Durant de très nombreuses années, cette question discriminante a été posée aux jeunes femmes postulant pour un job. Le sous-entendu était clair : il est impossible de concilier vie de famille et vie professionnelle. Et encore moins pour une femme ! Aujourd’hui, cette question est interdite par la loi mais le préjugé sur la conciliation vie pro/vie perso n’est pas enterré pour autant. Lorsqu’on travaille, on redoute en effet plusieurs choses. Des mauvaises décisions, des injustices, des problèmes avec des collègues, une mauvaise intégration et, pour les salariés-parents, un appel de la crèche « C’est pour signaler que votre enfant est malade et qu’il faudrait venir le chercher au plus vite ».

Si certains salariés-parents peuvent compter sur des aides externes (parents, grands-parents, amis, voisin(e)s), d’autres n’ont pas le choix. Ils doivent réaménager leur temps et s’occuper eux-mêmes de leurs enfants. Pour les parents mono-parentaux, l’équation est encore plus complexe. Et les conséquences souvent directes : pression, stress, sentiment de culpabilitéLa bonne nouvelle, certaines entreprises commencent à prendre en compte cette problématique et proposent des solutions concrètes. Bonne lecture 😉

Article thématique

  • Concilier vie professionnelle et vie privée : un défi majeur pour l’entreprise

    Est-il réellement possible de faire rimer parentalité et entreprise ? Comment fidéliser les parents salariés ? Comment concilier vie professionnelle et vie familiale ? Existe-t-il des solutions en entreprise pour y arriver ? Petit tour d’horizon.

    Le 20 septembre dernier, l’institut de sondage Sociovision (IFOP) a publié son dixième baromètre sur la santé et la qualité de vie au travail. Réalisée sur Internet, cette grande enquête auprès de 3.500 salariés-parents en Europe révèle des résultats sans appel : si 68 % des salariés sont « contents de venir travailler le matin », ils sont autant à qualifier leur travail de nerveusement fatigant et 35 % à avoir des difficultés à concilier vie personnelle et vie professionnelle. L'enquête montre également que ces dernières années, l’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle s’est fragilisé, avec plus d'un tiers (35 %, +8 % en 5 ans) des salariés faisant part de difficultés à concilier les deux.

    51 % des cadres affirment par ailleurs ne pouvoir s'empêcher de consulter leurs mails professionnels en dehors du travail (+10 % en cinq ans). Interrogés sur ce qui leur faciliterait la vie, 46 % des salariés évoquent des horaires de travail plus souples, 28 % une réduction du temps de travail, 24 % la possibilité de faire du télétravail et 22 %, des objectifs en adéquation avec les ressources dont ils disposent.


    Quelles pistes concrètes ? 

    Il existe des pistes concrètes pour aider les salariés-parents à s’épanouir dans la société. En Belgique, depuis quelques années, certaines sociétés ont d’ailleurs travaillé sur cette thématique. Ethias a, par exemple, organisé un service de garde d’enfants malades aux frais de l'entreprise. L'organisation informe également ses employés masculins sur les possibilités de crédit-temps et de congés parentaux. Le SPF Chancellerie du Premier Ministre met, quant à lui, à disposition de ses employés un service de garderie pendant les vacances scolaires. Les parents peuvent également prendre des congés non payés pendant les vacances s’ils en ont besoin ou s’ils le souhaitent.

    En Europe, Starbucks a carrément adopté une approche générale de cette thématique : adaptation des temps de travail pendant la grossesse, maintien intégral du salaire pendant le congé maternité, prime de garde d’enfants pour les salariés travaillant en horaires décalés, etc. « Les managers sont aussi sensibilisés à l’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle. C’est un sujet important pour fidéliser nos collaborateurs » ajoute d’ailleurs Aurélia Chorrin, DRH de la chaîne de cafés citée par le journal français Le Figaro. Parfois, ce sont de petites initiatives qui sont mises en place et qui changent tout. Chez Accenture Europe, la décision de ne plus mettre de réunions après 18h00 a été prise. La société de conseil a également développé en interne son propre réseau social où les salariés-parents peuvent s’échanger les bonnes pratiques parentales et des conseils. Un guide pratique, basé sur des témoignages de collaborateurs, a également été diffusé et des ateliers thématiques sont régulièrement organisés.

    Une autre idée de plus en plus répandue est le Kids day, une journée où les enfants des collaborateurs sont les bienvenus pour découvrir l’environnement de travail de papa et maman. Et si cet été vous décidiez d’organiser des journées « familles bienvenues » en entreprise ? Des animateurs proposeraient plusieurs activités familiales telles dessin, bricolage, cuisine, trottinettes sur le parking ou jeux de société. No stress pour les collaborateurs qui travaillent en toute sérénité tandis que leurs enfants passent un bon moment.


    Des crèches, une bonne idée ?

    Parmi les idées très souvent évoquées revient celle de la crèche d’entreprise. Est-ce vraiment la panacée pour les salariés parents ? Pas si sûr. En Belgique, les crèches d’entreprise ont été encouragées par les instances communautaires (ce sont les communautés néerlandophone et française qui ont la compétence des crèches et de la petite enfance). 15 ans après son lancement par la Communauté française, le plan Sema (Synergie employeurs milieux d’accueil) est un échec total. L’objectif de base était de permettre aux employeurs d’offrir à leurs travailleurs l’assurance d’obtenir une place dans une crèche, à un tarif proportionnel à leurs revenus ou bien de créer des places de crèche au sein même de la société. La Communauté française espérait créer 2.000 places. Au total, moins de 200 places ont vu le jour à Bruxelles et en Wallonie. Ce flop s’explique notamment par la lourdeur administrative et l’avantage finalement peu intéressant malgré des incitants fiscaux. L’entreprise qui souhaite permettre à ses collaborateurs de concilier vie pro et vie perso, devra donc peut-être envisager d’autres pistes. 


    Le réveil de la société civile

    La société civile est de plus en plus sensibilisée par cet équilibre vie personnelle/vie professionnelle. Sous l’impulsion de différents groupes ou associations, plusieurs voix se font d’ailleurs entendre. C’est le cas de celles de la Ligue des familles et de plusieurs syndicats belges qui ont accompagné en 2017 (et chaque année depuis) la campagne IWantWorkLifeBalance. L’objectif de cette campagne est de soutenir une proposition de directive européenne qui permettrait de revoir la manière dont les salarié(e)s peuvent envisager leur parentalité au travail. Sont proposés, entre autres, des horaires adaptés, des congés supplémentaires, des congés de paternité. Ce genre d’initiatives imaginent que c’est d’abord aux politiques de régler l’équilibre privé/pro en imposant un modèle aux sociétés. Mais en fait, cet équilibre s’imposera peut-être de lui-même.


    Le « smart work »

    Et si la réconciliation travail/vie de famille se faisait en effet d’elle-même grâce aux technologies ? La question en 2019 peut paraître encore un peu prématurée. Et pourtant. La société s’engage de plus en plus dans la digitalisation et amène de facto une nouvelle manière de penser le rapport au travail. La connectivité permet en effet aujourd’hui pour toute une série de métiers de travailler à distance ou à horaires décalés, ce qui amène un gain de temps, les trajets travail/maison disparaissant. La connectivité et la digitalisation permettent également d’automatiser et d’informatiser des tâches autrefois accomplies par les hommes. Le gain de temps est là aussi réel. Les opportunités de réorganisation vie de famille/vie professionnelle seront donc de plus en plus nombreuses dans les années à venir. Reste à savoir ce qui sera fait de ce temps dégagé.

Inspirations

  • Des outils auxquels vous n’aviez peut-être pas encore pensé

    Depuis le début de cette année, Edenred vous propose deux plateformes d’avantages, de confort et de bien-être pour vos employés. Vous y trouverez par exemple des services conciergerie, des réductions auprès de multiples commerçants ou lieux de divertissement et de coaching.

    Selon une étude de Harvard/MIT menée en 2018, les salariés heureux sont 2 fois moins malades, 6 fois moins absents, 9 fois plus loyaux, 31% plus productifs et 55% plus créatifs que des salariés malheureux. Et surtout, 89% d’entre eux se disent plus motivés lorsque leur employeur prend en considération leur bien-être physique et mental. Cela donne matière à réfléchir…

    Plus encore en découvrant les nombreux avantages pour votre entreprise : déductibilités fiscales, prévention du burn-out, attrait supplémentaire lors du recrutement ainsi que des formules d’abonnement faciles à budgéter…

    Plus d’info par ici !

  • Label #EnfantsAdmis

    Amazone (avec un « e ») est le Carrefour de l’Egalité de Genre. Un institut situé au cœur de Bruxelles et qui a pour but, entre autres, de défendre les femmes dans le monde du travail. Cette plateforme a lancé récemment un label #EnfantsAdmis.

    Objectif : encourager les entreprises à adopter une vraie politique d’intégration des parents et démontrer que vie professionnelle et vie privée sont conciliables. Après avoir établi une charte, Amazone invite les entreprises, en la signant, à s'engager pour une politique respectueuse des familles.

    Vous souhaitez un label #EnfantsAdmis ? Plus de détails ici : https://www.amazone.be/amazone

Le saviez-vous ?

  • 41%

    41 % des femmes qui travaillent à temps partiel le font pour s'occuper de leurs enfants ou de leurs parents, pour 23 % des hommes seulement.