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A quoi ressemble le « manager idéal » de 2023 ?

Ces 20 dernières années, le monde du travail a énormément évolué. D’une part, les profils des collaborateurs sont de plus en plus diversifiés en fonction des générations, des cultures et des croyances personnelles.

D’autre part, le digital a tout modifié. Elle n’est pas si loin l’époque où les mails, les téléphones portables ou encore Internet n’étaient pas généralisés. Les plus vieux d’entre nous ont même connu la télévision en noir et blanc et des bureaux sans ordinateurs où il était possible de fumer.

Aujourd’hui, tout s’accélère chaque année un peu plus, et le monde devenu village n’est pas toujours facile à comprendre. Dans ce contexte, le rôle du manager est, lui aussi, fortement bousculé.

C’est la raison pour laquelle nous faisons un focus particulier sur cette fonction « couteau suisse ».

Claudia

Article thématique

  • A quoi ressemble le « manager idéal » de 2023 ?

    Des managers « disponibles », « à l’écoute » et « bienveillants ». C’est ce qui ressort d'une grande étude publiée il y a quelques mois dans Trends-Tendance concernant les attentes des jeunes générations.

    Une réalité s’impose : on ne manage pas aujourd’hui comme on le faisait il y a 20 ans. Raison pour laquelle, nous souhaitons partager avec vous quelques règles d’or et quelques conseils pour mieux cerner le profil du manager de 2023.

    « Mon manager râle quand j’ai 5 minutes de retard le matin. Les transports en commun ne sont pas fiables où je travaille. C’est un fait. Par contre, il ne me dit rien quand je reste 1 h de plus le soir pour terminer un dossier. Je trouve cela très injuste. C’est une mentalité d’une autre époque. Ce qui est important, c’est ce que je délivre, ce qui est attendu, et que je fasse mon travail, pas que je suis physiquement là à 8h59. Ce n’est pas l’armée » explique Samira, 26 ans, qui travaille dans une grande société bruxelloise.

    Cette anecdote peut paraître anodine. Et pourtant, ce sont ces petits désagréments répétés qui amènent de vrais problèmes relationnels au travail. Et parfois même, une remise en question de son engagement dans la société.

    Or, l’entreprise doit veiller à ce que les relations entre les collaborateurs et les managers soient les meilleures possibles. Au moins pour trois raisons : il faut garder les talents, il faut les motiver et il faut que l’activité soit efficace et pérenne.

     

    Les 3 casquettes du manager : leader/coach/manager

    Durant de nombreuses années, le manager était celui qui gérait les aspects pratiques d’un travail et les équipes qui le réalisaient. Il mettait l’huile dans les rouages pour qu’ils puissent tourner de la manière la plus efficace possible. Ce manager-là est mort dans les années 2010. Aujourd’hui, un manager est bien plus que cela. Il est référent, certes, mais aussi coach et leader pour ses collaborateurs.

    D’un côté, il devra donc être le liant. Celui qui est capable de veiller au bien-être et à l’adaptation des tâches aux compétences de chacun. Celui qui va encourager, aider, mettre en valeur.

    D’un autre côté, il sera le décideur. Celui qui est capable de trancher et de définir une stratégie pour l’équipe. Et de définir pour chacun ce qui est attendu.

    Le manager a donc une triple casquette. Sans oublier qu’il doit, en plus, faire part de sensibilité, être source d’exemple et atteindre des objectifs.

    En 2023, le manager est un véritable couteau suisse.

     

    Règle d’or 1 : Un manager emphatique

    Le règne du manager qui impose par la force et l’autorité est derrière nous. Ce qui a longtemps été la norme est, en effet, de plus en plus considéré comme conservateur et dépassé. Et pas uniquement par les jeunes générations. Aujourd’hui, le manager doit être connecté à ses collaborateurs, à leurs besoins et à leurs ressentis.

    Le mot d’ordre est l’empathie. Et on parle d’ailleurs de management empathique. Il s’agit pour le manager d’être capable de se décentrer pour se mettre à la place de l’autre, mais d’être capable également d’agir concrètement pour lui.

    À la fin des années 90, un chercheur américain, Daniel Goleman, a écrit un livre qui traite spécifiquement de cette notion sur le lieu de travail « Working with Emotional Intelligence » (1998). Pour lui, le management empathique est un pilier « des interactions sociales quotidiennes au travail », car il permet d’anticiper les besoins de ses collaborateurs et donc d’instaurer un climat de confiance, propice à la qualité du travail.

    Evidemment, il est impossible pour un responsable d’écouter avec empathie tous les problèmes rencontrés par son équipe. Une certaine distance émotionnelle n’est d’ailleurs pas une mauvaise chose au travail. Un manager n’est ni un ami, ni un psy. C’était d’ailleurs tout le sujet de notre OpenSpace « Comment gérer les problèmes personnels de nos collaborateurs ? »

    Mais en 2023, le manager doit être authentique dans ses relations humaines et être dans le soin.

     

    Règle d’or 2 : Un manager source d’épanouissement

    La plupart des collaborateurs attendent de leur manager qu’il soit là pour les faire grandir et les accompagner professionnellement. Et c’est en effet la deuxième règle d’or pour un manager. Il doit tout faire pour amener chaque personne de son équipe à son potentiel maximum. Il doit être la source du « meilleur d’eux-mêmes ».

    Pour y arriver, il a plusieurs outils à sa disposition.

    • Le premier est le retour d’expérience. En tant que manager, il peut donner des conseils, expliquer des cas concrets déjà rencontrés.
    • Le deuxième est l’arsenal de formations ou de coachings qui peuvent être proposés collectivement ou individuellement.
    • Le troisième est de leur confier de plus en plus de responsabilités. Déléguer permet de faire grandir.
    • Le quatrième est de les impliquer dans les décisions ou dans les réunions afin qu’ils puissent partager leurs idées et comprendre les processus décisionnels.
    • Le cinquième est le feed-back. À plusieurs reprises dans l’année ou dans le mois selon les sociétés, le manager doit faire un retour sur le travail accompli à son équipe.
    • Le sixième et dernier outil est la motivation. Le manager doit bien expliquer à chaque membre de l'équipe le talent qui lui est propre et comment son travail apporte une contribution précieuse à l’organisation.

     

    Règle d’or 3 : Un manager source de croissance

    L’humain au centre, c'est essentiel. Mais ce n’est pas suffisant pour une société. L’objectif du management est d’avoir des résultats. L’empathie et l’épanouissement sont donc au service de cet objectif et non l’inverse.

    Pour être source de croissance pour l’entreprise, le manager n'influence pas les résultats, il influence les humains à agir de manière à produire des résultats satisfaisants. On en revient aux deux premières règles d’or.

    Le manager de 2023 a un état d'esprit de croissance qui le pousse à rechercher constamment comment à la fois « mieux faire les choses » et « faire de meilleures choses ». Il doit donc, sans cesse, être capable de se réadapter aux nouveaux environnements de travail.

    Le Covid, la crise énergétique, les enjeux liés à la santé mentale… sont autant d’opportunités pour un manager de repenser la manière de travailler, les mécanismes en place dans la société et, évidemment, de repenser le rapport aux autres.

     

    Manager les âges et la diversité

    Notre société est en plein changement. La Belgique est d’ailleurs un carrefour de la diversité. Au 1 janvier 2020, la population en Belgique comptait 67,9 % de Belges d’origine belge, 19,7 % de Belges d’origine étrangère et 12,4 % n’avaient pas la nationalité belge.

    Cette nouvelle réalité porte un nom : la diversité.

    Depuis quelques années, cette thématique de la diversité s’est invitée dans les entreprises et a amené nombre d’entre elles à adopter des stratégies pour lutter contre les discriminations (sexe, origine, handicap, religion, orientation sexuelle, classe sociale, âge…). C’est une véritable fracture dans la manière de penser le rapport aux autres.

    Durant de très nombreuses années, les groupes minoritaires étaient, en effet, invités à adopter les us et coutumes du groupe majoritaire. Aujourd’hui, les entreprises essayent de mettre en place des solutions qui tiennent compte des réalités de chacun.

    Cela change également beaucoup de choses pour le manager qui doit être ouvert à ces différences culturelles, de genre…

    Il lui est en effet demandé d’en tenir compte dans son management, ce qui peut parfois l’amener à prendre telle décision pour telle personne et telle autre décision pour telle autre.

     

    Un exemple concret : la génération Z

    Pour une grande enquête publiée l’année dernière, la société belge Page Personnel spécialisée dans le recrutement, a interrogé 5.000 candidats belges issus de la génération Z (née entre 1996 et 2012) sur leur rapport aux managers. Les résultats sont très intéressants puisqu’ils permettent de comprendre que la plus jeune génération n’a pas le même regard sur le management que celles qui l’ont précédée.

    Pour la moitié des interrogés (47,8%), la première qualité recherchée chez un manager est l’accompagnement. Une attitude respectueuse envers les membres de l’équipe arrive en deuxième position (46,8%). Incarner un certain leadership à travers les valeurs prônées par l’employeur est la troisième attente (45,8%).

    Ce qui ressort aussi, c’est que cette génération est constamment en attente d’apprentissage. Elle veut sans cesse découvrir et assimiler, et rapidement. Elle voit ainsi le management comme une ressource d’infos et de possibilités pour progresser. Le manager 2.0 est un peu comme Google, Wikipedia, ou encore ChatGPT.

    Des résultats à prendre en considération, étant donné que la génération Z sera majoritaire dans les entreprises d’ici 10 ans !

Inspirations

  • Le reverse mentoring ?

    Le mentorat inversé décrit le processus par lequel un collaborateur senior apprend formellement d'un collègue junior.

    En tant que concept, ses objectifs sont d'encourager les relations professionnelles quels que soient le rang et l'ancienneté. Lorsque deux collègues travaillent en binôme, l'objectif est d'échanger des connaissances, des expériences et des compétences.

    Les bénéfices sont nombreux. Ça permet par exemple de construire une culture de confiance et de transparence. Ça accroît aussi l'engagement des employés.

    Source : https://www.perkbox.com/uk/resources/blog/reverse-mentoring

  • 2 idées reçues sur le profil idéal du manager

    1/ Le manager l’est par nature. C’est faux. Si certaines personnes ont plus de facilités que d’autres pour prendre la parole, déléguer ou créer du lien, le management est d’abord une question de travail. Manager des équipes, ça s’apprend. Découvrez vite ci-dessous la deuxième assomption.

    2/ Le manager doit être charismatique. C’est faux. Être charismatique n’est pas une compétence, c’est un trait de personnalité. Les grands managers ne sont pas toujours des personnalités inspirantes. Il est même risqué d’avoir un manager trop charismatique. Il pourrait en effet se concentrer davantage sur lui que sur les objectifs de la société.

    Les leaders charismatiques peuvent être des visionnaires autoritaires, narcissiques et irréalistes, ce qui est généralement destructeur pour une organisation.

    Plus d’infos et source : https://beyondlsc.com/en/beyond-leadership-coaching-blog/do-great-leaders-need-charisma/

Le saviez-vous ?

  • 14%

    En Belgique, 14% des top managers et 3% des CEO sont des femmes.

    Source : De Tijd 2021