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Changer de boulot, changer de vie

Changer de métier. Décider d’aller ailleurs. En interne ou en externe. Décider que le temps est venu de tourner une page pour écrire un nouveau chapitre de sa vie.

Changer est loin d’être facile, car le changement nous propulse hors de notre zone de confort, remet en cause notre environnement direct et nos acquis. Changer implique de réapprendre des choses, de déployer de l’énergie, de s’adapter à de nouvelles façons de faire et à de nouveaux visages.

La crise du coronavirus a bousculé beaucoup de nos certitudes. La crise a aussi remis au centre certaines valeurs et certains questionnements que nous ne prenions pas vraiment le temps d’écouter et d’y réfléchir de manière plus concrète. C’est peut-être le moment idéal de trouver des réponses et de… changer certaines choses.

Et puis, n’oubliez jamais : “You’re always as good as you were in your last job”.

Bonne lecture.

Article thématique

  • Pourquoi tout changer ?

    Une évolution professionnelle passe parfois par des changements de postes ou de métiers. Les collègues ayant 35 ou 40 ans de carrière dans la même entreprise sont devenus des légendes. Qu’il s’agisse de mobilité interne ou externe, voire de changement de cap total, ce sont souvent les mêmes questions qui se posent : pourquoi, comment, quand, avec quelle préparation ? Quels sont les bénéfices ? N’est-ce pas risqué ? Voilà, entre autres, diverses questions qui trouvent leurs réponses dans cette newsletter.

    Vous connaissez Sophie Dutordoir ? C’est l’actuelle dirigeante de la SNCB, qui a réalisé un parcours brillant, et étonnant. À la mi-2007, elle devient en effet directrice générale de Fluxys, puis PDG d’Electrabel en 2009. En décembre 2013, à l'occasion d'un désaccord stratégique professionnel, elle démissionne de son poste et décide d’ouvrir à Overijse… une épicerie-restaurant d'inspiration italienne. La même année, une autre femme, Sabine Laruelle, faisait aussi le choix de changer totalement de vie en quittant la politique (elle était alors Ministre fédérale) pour travailler dans une société privée. Ces changements de vie peuvent paraître radicaux pour certains. Ils sont pourtant loin d’être des cas isolés. Il n’existe pas de chiffres officiels, mais une enquête du journal Le Soir en 2020 expliquait que, selon Randstad et Manpower, 20% des personnes suivies dans le cadre d’outplacement changent totalement de secteur d’activité.

     

    Raison de survie ou raison d’envie

    Il existe, évidemment, de très nombreuses raisons qui peuvent pousser quelqu’un à sauter le pas, chaque situation étant différente. Evoquons cependant plusieurs raisons qui reviennent souvent pour expliquer l’envie de tout changer.

    Tout d’abord, les raisons que nous appellerons de « survie » : l’ennui, le fait d’être mal considéré ou mal managé par sa hiérarchie, des horaires contraignants, une surcharge de travail, des problèmes avec ses collègues… (cf. curation 2).

    Viennent ensuite les raisons que nous appellerons « d’envie ». La première qui est généralement mise en avant par ceux qui changent de métier et de secteur, est l’envie d’être en phase avec leurs valeurs. C’est une grande tendance depuis 4-5 ans, à la base de belles reconversions professionnelles (cf. curation 1, témoignage). Quand nous travaillons à temps-plein, nous consacrons 8 à 10 heures par jour à notre travail. Si on ne tient pas compte des heures de sommeil, nous passons donc deux fois plus de temps au travail qu’avec notre famille, nos amis ou nos enfants. C’est donc un lieu où il est indispensable de se sentir à sa place, de se sentir soi-même et le plus heureux possible.

    Une autre raison souvent mise en avant est l’envie d’apprendre. Parfois, sans s’en rendre compte, nous nous installons dans une routine professionnelle et quand nous prenons le temps de faire une rétrospective, nous réalisons que nous sommes devenus statiques dans nos apprentissages.

    Parfois, ce qui pousse la décision, c’est l‘envie de retourner à ses premiers amours. Beaucoup de personnes ont un parcours scolaire qui n’a pas grand-chose à voir avec le métier exercé. Et parfois, certains veulent retrouver le secteur pour lequel ils se croyaient destinés.

    Enfin, on pointera aussi parfois l’envie de gagner davantage d’argent. La motivation financière peut en effet être un facteur de décision mais, depuis une dizaine d’années, le facteur financier est globalement de moins en moins important. C’est d’autant plus vrai pour les jeunes générations.

     

    Quelques étapes importantes

    Tout plaquer sur un coup de tête ? Oui, c’est possible. Mais pour mettre toutes les chances de son côté et que la sauce prenne durablement, une reconversion professionnelle se prépare. Il n’est en effet pas évident de devenir, du jour au lendemain, éleveur de poules quand on était notaire, ou organisateur d'événements après avoir été consultant analyste en banque (exemples véridiques !).

    Plusieurs questions doivent se poser et s’envisager. La plus importante : savoir ce que vous voulez faire ou ne plus faire. Ce qui vous donne des ailes et est votre moteur.

    Ensuite, il est essentiel de faire un bilan de vos compétences concernant la nouvelle activité envisagée. Devenir acrobate si vous souffrez de problème de dos n’est peut-être pas très réaliste.

    Autre étape importante, se renseigner auprès de professionnels qui exercent le nouveau métier pour connaître de l’intérieur la réalité de celui-ci. Une fois décidé, il faudra peut-être se former pour acquérir des compétences totalement en dehors de notre champ habituel de compétences. Des poules, ça mange quoi, au fait ? En fonction du choix opéré, il faudra peut-être s’entourer de professionnels pour la comptabilité, le suivi administratif, la communication…

    Enfin, étape également très importante, il faudra accepter de ne pas tout comprendre tout de suite et qu’il faudra du temps pour être pleinement opérationnel.

     

    Mobilité interne

    Changer de métier n’implique pas spécialement de changer de vie ou de secteur d’activité. Parfois, il s’agit simplement de bouger en interne, c’est-à-dire à l’intérieur de la société dans laquelle nous sommes déjà actifs. La mobilité interne n’est pas toujours à la mode en Belgique. Les sociétés qui cherchent à embaucher se tournent généralement vers l’extérieur pour « amener du sang neuf ».

    Une des raisons qui explique le manque de mobilité interne est culturelle. En Europe, contrairement à d’autres régions du monde, les représentations professionnelles que nous nous faisons des autres sont assez figées. Nous aimons mettre les collaborateurs dans des cases et, inconsciemment, nous nous persuadons qu’ils ne savent pas faire autre chose. Plus la structure est grande, plus cette réalité a de poids. Dans une entreprise familiale où tout le monde touche-à-tout, il sera plus acceptable de voir des collaborateurs glisser d’un métier à un autre.

    De nombreux avantages

    La mobilité interne est pourtant très intéressante. Qu’elle soit horizontale (d’un degré de poste de responsabilité à un autre de même degré) ou verticale (à un degré de responsabilité plus important), elle offre de très nombreux avantages, dont, et non des moindres, l’image positive que les RH et l’entreprise renvoient. Si vous appliquez une réelle mobilité interne avec à la clef des formations et des postes intéressants pour bon nombre de profils, vous n’avez pas besoin de dire que vous êtes « ouvert d’esprit », « adaptable », « à l’écoute de vos collaborateurs »… vous le démontrez par l’exemple. C’est d’autant plus intéressant que vous installez en même temps un climat de confiance. Et puis, surtout, ça réduit très largement les erreurs de recrutement.

Inspirations

  • Perte des talents : les 5 raisons professionnelles qui poussent à partir

    Le prestigieux CMOE (Center for management and organization effectiveness) a étudié les raisons pour lesquelles les collaborateurs de talent quittent leur job. Leur conclusion est la suivante : il y a 5 raisons qui reviennent régulièrement. C’est sur ces raisons que l’entreprise peut agir si elle souhaite retenir ses talents. 

    La première raison, est un problème relationnel avec son manager. La seconde, c‘est parce qu’on manque de responsabilité dans sa société. La troisième, c’est parce qu’il n’existe pas de promotion possible en interne. La quatrième raison, c’est à cause du manque de reconnaissance. Enfin, cinquième raison, c’est parce que l’entreprise ne va pas bien.

    Source

  • Témoignage : « J’ai quitté les RH pour un tout autre défi »

    Céline Nagels, de RH à « entrepreneuse écologique » Changer de vie ? Céline l’a fait. Responsable des Ressources humaines dans une PME pendant près de 10 ans, elle a en effet décidé il y a quelques mois de repenser son quotidien professionnel.

    « J’aimais beaucoup ce que je faisais. D’autant que j’ai eu la chance de pouvoir grandir en même temps que la société pour laquelle je travaillais. Mais j’ai la fibre entrepreneuriale qui m'appelle depuis toujours. Il fallait que j’écoute ce qui battait en moi. Il est important d’écouter ce qui nous passionne, car si nous nous focalisons sur nos peurs, nous trouverons toujours trouver une bonne raison de ne pas se lancer. »

    Une décision qu’elle prend juste avant la crise sanitaire. Et qui fait suite à une formation suivie à l’IHECS pour décrocher un Executive Master en management d’événements. « J’avais envie depuis de nombreuses années de créer une société qui organise des événements durables. Et puis, la Covid est passée par là. Cette période particulière que nous avons vécue (et vivons toujours) m’a fait beaucoup réfléchir. A ce que je voulais faire, à ce que je voulais être, à mon engagement. Avec une de mes amies, nous avons donc décidé de nous lancer, d’intégrer un incubateur de start-ups et de créer CHANGO, une société qui propose des contenants réutilisables pour les plats à emporter. Aujourd’hui, je peux combiner mon envie d’entreprendre à certaines de mes valeurs telles que l’écologie. »

    Financièrement, changer de vie n’est pas toujours facile. Raison pour laquelle Céline avait tout planifié. « Je savais qu’un jour je me lancerais et que je devrais pouvoir l’assumer financièrement. J’avais donc mis de l’argent de côté et, pour être vraiment prête, j’ai également suivi des formations pour me préparer à passer du statut d’employé à celui d’entrepreneuse. »

     

    Merci Céline pour ce témoignage inspirant !

     

Le saviez-vous ?

  • 56%

    En Belgique, 56% des personnes qui changent de travail le font pour leur développement personnel (quête de sens, confort, famille).

    Chiffre de SD Worx Belgique.