L’entreprise au cœur de la transition écologique
Vous connaissez l'écologisation ? L’écologisation de notre lieu de travail est une combinaison d'actions au niveau personnel et organisationnel conçues pour créer un environnement bénéfique pour les personnes, pour la planète et, en fin de compte, pour l’entreprise elle-même. On parle aussi de la théorie des 3 P « People, Planet, and Productivity ».
Depuis quelques années, de nombreuses sociétés ont fait de l’écologisation du lieu de travail une priorité. Ce concept de « Greening » nous vient des pays anglo-saxons où l’engagement des entreprises est vu comme une des solutions pour accélérer la transition écologique.
Des exemples concrets
Comment les entreprises et les travailleurs peuvent-ils œuvrer ensemble pour créer un lieu de travail plus vert et meilleur pour la planète, pour l’entreprise et pour les personnes qui y travaillent ? Qu’est-ce qui peut être mis en place d’un point de vue collectif ? Voici les trois axes prioritaires.
- Le premier axe: l’utilisation des ressources. La guerre en Ukraine conjuguée à une crise inflationniste majeure a démontré toute l’importance d’une utilisation responsable des ressources énergétiques. Comment ? En faisant attention à ce qui est utilisé pour réduire sa consommation, d’une part. Mais aussi, évidemment, envisager une production propre (éolien, hydraulique, solaire) d’autre part.
Bonne nouvelle : il existe dans notre pays de très nombreuses sociétés qui accompagnent les entreprises qui le souhaitent dans cette voie.
- Deuxième axe: développer un plan « Mobilité durable ». On sait que de plus en plus de collaborateurs attachent de l’importance à pouvoir choisir eux-mêmes leur mode de déplacement et la manière de se déplacer. Que ce soit à pied, à vélo, en transports en commun, en voiture individuelle ou partagée, les collaborateurs souhaitent de la durabilité et de la flexibilité. Un constat encore plus vrai pour les plus jeunes.
Bonne nouvelle : depuis mars 2019, la législation belge permet aux employeurs la possibilité de proposer à leurs collaborateurs un « budget mobilité » très intéressant.
- Troisième axe : favoriser les achats écoresponsables, c’est-à-dire qui ont moins d’impact sur l’environnement qu’un produit standard, tout au long de son cycle de vie.
Bonne nouvelle : dans notre pays, il est possible d’être guidé par de nombreuses organisations (ecoconso.be, le centre européen des consommateurs…) pour savoir ce qui est bon ou pas pour l’environnement, et l’octroi d’éco-chèques dont la raison d’être est de valoriser la consommation responsable induit un réel changement de comportement.
Les freins psychologiques à cette écologisation
Même de bonne volonté, il se peut que certains freins psychologiques nous empêchent d’avancer sur la voie de la transition écologique. Le premier est ce qu’Audrey Portes, enseignante-chercheuse à la Montpellier Business School, a appelé « l'insensibilité à l'étendue ». En d’autres termes : nous rencontrons des difficultés à percevoir le lien entre notre consommation et le problème créé (la déforestation, le changement climatique…). Et donc, nous ne nous impliquons pas facilement.
Deuxième frein : penser que les actions envisagées dans l’entreprise n’auront pas d’impact par rapport aux milliards d’êtres humains dans le monde, et notamment aux milliers de grosses entreprises de pays moins regardant sur l’écologie.
Enfin, troisième frein : la « compensation morale ». Une société peut avoir pour réflexe une diminution de la culpabilité vis-à-vis de petits comportements non-responsables (ex : on achète encore du plastique) parce qu’elle réalise ou a réalisé d’autres actions eco-friendly par ailleurs (ex : on a investi massivement dans de l’énergie renouvelable.)
On notera également que, parfois, les RH ou les entreprises se sentent un peu isolées dans leur démarche à cause de lourdeurs administratives (obligations de plus en plus récurrentes) ou du manque de moyens publics proposés (aides diverses, par exemple).
Prêt à changer les choses ? Mais par où commencer ?
On se lance, c’est décidé ! Mais avant d’entamer des actions concrètes, l’idéal est de faire un bilan global, une photo générale, de là où nous en sommes dans la société aujourd’hui en termes d’écologie. Un double bilan d’ailleurs.
1/ Un bilan carbone, à savoir la question des émissions de CO2 directes et indirectes produites par les activités de l’entreprise. Le bilan carbone est plus large que le site physique de la société, puisqu’il comprend également aujourd’hui, le bilan numérique et toute la « pollution » générée par l’activité des collaborateurs, des éventuels fournisseurs, clients…
2/ Un bilan énergétique, à savoir la gestion énergétique au sein du périmètre du site de l’entreprise.
Objectif : recueillir toutes les données de l’entreprise dans ces trois domaines. Par exemple : les surfaces des locaux, les énergies utilisées avec les dépenses associées, les habitudes au sein de l’entreprise en termes numérique, la politique de mobilité…
Le bilan carbone et le bilan énergétique sont complémentaires. Il est donc possible de faire les deux ou de commencer par une et de faire l’autre plus tard.
Dans un deuxième temps, l’analyse des données permettra d’établir des objectifs sur un an ou plusieurs années. Et donc, d’établir une liste de gestes et mesures à faire et à prendre.
En interne, on fait quoi ?
En dehors d’une approche macro, l’écologie se joue aussi au niveau micro, avec des petites choses simples faites par tous.
Voici 7 règles à partager avec ses collaborateurs :
- Le plastique n’est pas fantastique
Que ce soit pour emballer de la marchandise ou pour prendre un verre d’eau, le plastique doit être remplacé aussi souvent que possible. Mugs et verres doivent être la règle. - Recyclage à tous les étages
La vie d’un objet ou d’un aliment passe aujourd’hui par une prolongation. La gestion des déchets est essentielle et doit s’imposer. - On imprime JUSTE le nécessaire
Certains réflexes ont la dent dure. Il y a encore dans beaucoup de sociétés des collaborateurs qui impriment leurs mails ou des documents à lire alors que ce n’est pas nécessaire. - Des plantes dans les bureaux
Installer des plantes (des vraies, pas des plastiques 😉) dans les bureaux présente deux avantages. Tout d’abord, elles stockent le carbone et filtrent l’air. Ensuite, elles offrent un environnement plus agréable. - On fait attention aux consommations
Que ce soit pour les lampes, le chauffage ou le dîner du midi à la cantine, la règle de base doit être de faire attention à la consommation. On ne laisse pas couler de l’eau inutilement, on éteint en sortant, on ne gaspille pas la nourriture…
Rappelez-vous nos 12 conseils perso pour « être éco-responsable en télétravail ». - On s’encourage
Atteindre des objectifs est toujours plus agréable ensemble. Il est essentiel de créer dans l’entreprise une culture qui soit capable de donner aux collaborateurs l’envie d’être dans le respect des règles et de l’environnement. Encourageons-nous à réaliser ces petits gestes. Et à s’apprendre les uns les autres ce qui peut être fait, sans juger ce qui ne l’a pas encore été. - On récompense
Rien de tel pour changer les choses que de récompenser ses collaborateurs. Et ça tombe bien, en Belgique, il existe des incitants fiscaux particulièrement intéressants. C’est le cas des éco-chèques, des chèques destinés à l’achat de produits et services à caractère écologique. Le montant des éco-chèques peut atteindre 250 euros nets par collaborateur. Plus d’info ici sur les produits couverts par l’éco-chèque.
Le vert, ce n’est pas bon que pour la planète, c’est aussi bon pour l’image de l’entreprise (en interne et en externe) et pour l’engagement des collaborateurs. Et c’est encore plus vrai pour les plus jeunes générations plus attirées par une société « engagée » dans des valeurs qu’ils partagent.