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Donnons du sens au retour au travail

C’est la rentrée 2021 ! Une rentrée après un été… pourri, disons-le ! Cette rentrée est la deuxième que nous vivons « en temps Covid », et comme celle de 2020, nous avons espoir que les choses s’améliorent vraiment cette fois-ci.

Cette rentrée est synonyme d’une remise en marche progressive de ce qu’on appelle « la vie d’avant », et en particulier le retour au bureau. Avec une obligation pour tous : il faut que cette rentrée ait du sens. Si venir travailler sur place revient à faire le même travail qu’à la maison, le trajet en plus, à quoi bon ? diront certains. Fameux défi pour les RH et les managers. Découvrez dans cette newsletters quelques pistes pour embarquer vos collaborateurs et les motiver à revenir « en présentiel ».

Bonne lecture à tous.

Article thématique

  • Gérer le « bagage Covid » de chacun

    En ce début du mois de septembre, le télétravail n’étant plus obligatoire, c’est le grand retour au bureau pour nombre d’entre nous. Un moment décisif pour les RH, car nos rythmes de travail ont changé. Nos habitudes également. Ce qui était une norme, le travail au bureau entouré de nos collègues, est devenu l’exception. Ce retour au travail va amener une nouvelle dynamique, de nouveaux points de repères et de nouvelles manières de travailler. Il y aura de bonnes choses à attendre et des points d’attention à avoir. Comment préparer et envisager ce retour au mieux ? Et comment faire pour qu’il soit une plus-value au télétravail ? Un sujet qui mérite d’être exploré.

    Gérer des retours au travail est assez courant dans une entreprise. Les équipes des ressources humaines ont l’habitude d’accueillir des collaborateurs après un retour de maladie, d’épuisement ou encore de congés de maternité, parentaux, etc. Voire, parfois, le retour d’un ancien collaborateur parti quelques mois dans une autre entreprise où l’herbe n’était finalement pas plus verte. Mais, un retour comme celui-ci est inédit tant par l’ampleur (il concerne des millions de personnes) que par la teneur (c’était un retrait forcé et obligatoire).

    Ingrid Toussaint, psychologue clinicienne : « Il est essentiel de bien expliquer que ce retour-ci est incomparable avec un retour d’un burn-out ou d’une absence prolongée. Pour plusieurs raisons. Le retour au bureau qui s’amorce est un retour massif et généralisé. Nous avons tous vécu la même chose au même moment. C’est plutôt positif. Ensuite, lors d’une absence prolongée pour maladie ou burn-out, nous sommes dans le contexte particulier d’une incapacité de travail. Plus particulièrement, dans le cas de l’épuisement professionnel, le travailleur a un vécu antérieur associé à de la souffrance dans l’environnement de travail et du stress chronique. Ce n’est pas le cas ici. Cela ne veut pas dire que tout est parfait dans le meilleur des mondes, mais cela permet de relativiser les éventuels aspects négatifs du retour au bureau et d’envisager également les aspects positifs de celui-ci. »

    De nouveaux rythmes

    Selon une étude menée par Protime (spécialiste de la gestion du temps) en juin dernier, deux Belges sur trois confirmaient avoir profondément changé leur rythme de travail, généralement en commençant et terminant la journée plus tôt. Une grande majorité des travailleurs expliquaient également qu’ils travaillaient davantage depuis la pandémie et le télétravail. Et pour plus d’un répondant sur six (17,8 %), cette évolution s’est traduite par un temps de travail allongé, car ils commençaient leur journée plus tôt et la terminaient plus tard. Autre enseignement intéressant, les collaborateurs ont intégré certains aspects de la vie personnelle (aller chercher les enfants à la crèche, faire ses courses…) dans leur journée de travail. Le défi RH pour cette rentrée est donc double. Il va falloir, d’un côté, intégrer ces nouveaux rythmes et, d’un autre, intégrer cette nouvelle manière hybride de jongler entre obligations professionnelles et personnelles.

    L’humain au centre

    Le vrai défi de cette rentrée est d’embarquer tout le monde à bord du train. Dans de nombreuses moyennes et grandes entreprises, des comités de réflexion ont été mis en place pour trouver des idées et les mots justes pour motiver les collaborateurs à revenir. Certaines personnes ont en effet trouvé un équilibre en travaillant de chez eux. Il faut donc, quand ils arrivent au bureau, leur offrir autre chose que ce qu’ils font chez eux. Donner du sens à leur présence. Par exemple, si un collaborateur vient au bureau pour passer sa journée devant un ordinateur à faire des Teams ou des Zoom, car ses collègues sont chez eux, quelle est la plus-value ?

    Que faire ? Faut-il renforcer les travaux d’équipes ? Organiser plus de teambuildings ? Faut-il que les journées en présentiel soient l’occasion aussi de partage d’expériences avec d’autres départements ? Ou de brainstorming ? Probablement un peu de tout cela. Il n’y a pas de formule magique, chaque entreprise peut créer son propre cocktail.

    Mais une chose est sûre, il est important que derrière le travail, la journée au bureau soit l’occasion de recréer du lien avec ses collègues. Ce petit plus qu’on a perdu quand on était à la maison. Le café à la pause mais aussi ces partages informels qui créent le sentiment d’appartenir, ensemble, à quelque chose. Pourquoi pas encourager les initiatives ludiques, ou de partage ? Ou bien carrément écouter les attentes de chacun, une belle source d’idées.

    Bien sûr, certains se réjouissent de revenir, mais d’autres ont peur, ou sont indifférents. Chaque collaborateur a son propre bagage « Covid », quel qu’il soit. Nous avons tous vécu la pandémie différemment. On sait que pour certains, la pandémie a été source de mal-être profond, d’angoisse et de remise en question alors que pour d’autres, travailler à distance a été une réelle opportunité, de découverte de soi et de nouvelles manières d’envisager son rapport au travail.

    Une réalité : tous les collaborateurs doivent travailler ensemble et re-trouver leur place. Et c’est aux équipes RH et de direction de mettre tout en place pour que cela se passe bien. « Dans le SPF où je travaille, il a été décidé de revenir progressivement au bureau à partir de septembre. Le hic ? J’ai été engagée pendant la pandémie et n’ai quasiment jamais vu mes collègues en vrai. Mon travail a toujours été à domicile. Cela me fait vraiment peur et je me demande si je serai à la hauteur ou ce qu’ils vont penser de moi en vrai. Et puis le retour au travail implique aussi un petit jeu « politique » (ces comportements que nous adoptons parfois afin de nous positionner dans l’entreprise, NDLR). Je suis nulle pour les small-talk, très timide et je manque de confiance », se confie Charlotte, fonctionnaire fédérale.

    Embarquer tout le monde dans le train, c’est apporter un vrai sens au travail de nos collaborateurs. C’est prendre en compte leurs réalités familiale, personnelle et professionnelle afin d’envisager les meilleures solutions pour qu’ils se sentent bien. Etre flexible, penser à une gestion RH parfois one-to-one, sera un élément clé de la rentrée pour attirer et fidéliser ses talents.

    3 règles d’or

    Il y a trois mots importants pour cette rentrée. Le premier, c’est Communiquer. Il est essentiel de partager avec les équipes les informations, les décisions et le rythme de leur entrée en vigueur (cf. notre newsletter Comment bien communiquer en interne ?).

    Le second, c’est Accompagner. Les managers doivent être accompagnés et écoutés sur les habitudes prises en télétravail par leurs équipes, sur les changements opérés, sur ce qu’ils souhaitent voir se prolonger ou arrêter. Le rôle même du manager a été bousculé, avec une grande émancipation et prise d’autonomie des équipes depuis le télétravail à temps plein.

    Le troisième mot, c’est Réinventer. Pour ce retour, il s’agit d’être créatif. Créatif dans l’approche humaine, nous y reviendrons. Mais aussi créatif dans l’aménagement des horaires et des espaces. Alors que la mode était aux espaces partagés et ouverts, il faudra certainement repenser l’organisation des espaces de travail pour permettre des distances (sanitaires) et également plus de calme. Un des grands enseignements du télétravail est en effet que le calme a permis d’être plus productif et plus concentré. Tenons en compte au niveau des ressources humaines et pourquoi pas envisager une formule « hybride », comme la mise à disposition d’espaces cloisonnés et silencieux, ce qui était de moins en moins la norme ces 10 dernières années.

    Les enseignements de nos voisins ?

    La France, mais aussi les Pays-Bas, la Suisse, une partie de l’Allemagne, le Royaume-Uni et le Canada sont tous déjà revenus plus ou moins partiellement au bureau. Le premier enseignement à tirer est de reprendre le travail en présentiel par palier. Pour deux raisons. La première est qu’il s’agit parfois de ré-absorber des dizaines ou des centaines de personnes, ce qui requiert une organisation énorme (gestion des horaires, du personnel, des stocks, des nouvelles normes sanitaires…). La deuxième est que, psychologiquement, un changement trop brutal pourrait être incompris, créer des freins et ne susciter aucune adhésion. Il sera important également les premières semaines d’observer les rapports des collaborateurs entre eux. Notamment les aspects informels comme se serrer la main, faire la bise… « On a repoussé les murs des espaces intimes et personnels de plusieurs centimètres. Il est possible que cette familiarité physique ne revienne pas dans la mesure où nous nous sommes habitués à autre chose », conclut Ingrid Toussaint.

Inspirations

  • Préparez-leur un Welcome pack !

    Et si pour ce retour au bureau on prévoyait un Welcome pack pour tout le monde ? Le geste est à la fois symbolique et concret : il est l’occasion, dans ce qui s’apparente à une nouvelle rentrée, de témoigner de l’importance de ce retour et de ré-accueillir ses collaborateurs dans une bonne ambiance. Découvrez sur notre blog quelques idées pour le contenu !

    Ce Welcome pack pourrait contenir un gel hydroalcoolique, des mouchoirs, des masques chirurgicaux mais également des chewing-gum, un mug, une housse d’ordinateur pour les jours de télétravail, un sac à dos, un parapluie, quelques fournitures de bureau et surtout un petit mot ou une lettre du manager.

    Vous voulez aller encore plus loin ? Offrez-leur un bonus unique sous la forme de chèques consommation (https://www.edenred.be/fr/employeur/cheque-consommation), 100% déductibles et exempts de taxation pour le salarié.

  • Ce que dit la loi ?

    Depuis le dimanche 27 juin, la deuxième phase du "plan été" a été enclenchée. Concrètement, le télétravail devenu obligatoire le 2 novembre 2020 en Belgique ne l’est plus. Il reste cependant très fortement recommandé. Cela a des conséquences importantes pour les employeurs. Découvrez-les sur notre blog.

    Tout d’abord, il n’est plus nécessaire de fournir des attestations pour justifier la présence d’employés qui ne pouvaient pas télétravailler. Ensuite, il n’est plus nécessaire d’introduire de déclaration de télétravail. Par contre, la Convention collective de travail (149) peut encore être appliquée. Enfin, sur le lieu de travail, il faut toujours prendre les mesures de prévention appropriées afin de garantir le respect des règles en matière de distanciation sociale.

    Retrouvez ici toutes les mesures actuelles et les obligations.

    Source https://www.info-coronavirus.be/fr/faq/

Le saviez-vous ?