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Le « social recruiting » en 10 minutes

Si on vous avait dit il y a dix ans, qu’en 2021 vous recruteriez des candidats en leur demandant d’envoyer des vidéos de présentation, l’auriez-vous cru ? Si on vous avait dit également qu’une part significative de votre budget recrutement serait investie dans les réseaux sociaux, l’auriez-vous cru ? Probablement pas.

Aujourd’hui, certaines agences immobilières proposent des exclus sur Facebook, sans même prendre la peine de les publier sur leur site web. Idem pour les sites d’e-commerce qui n’hésitent pas à faire de la pub sur Instagram ou YouTube.

Le « social recruiting » (comprenez : le recrutement sur les réseaux sociaux) est incontournable. Nous allons essayer de vous expliquer comment il fonctionne, où l’utiliser et, surtout, on va vous donner quelques trucs et astuces.

Bonne lecture.

Article thématique

  • Knock knock knock, it’s TikTok

    Le « social recruiting » est en pleine expansion. S’il n’est pas encore la norme, il est aujourd’hui une option à prendre en compte dans une stratégie de recrutement. Mais attention, n’allez pas appliquer les codes du recrutement traditionnel aux réseaux sociaux ! Quelle est la réalité des médias sociaux aujourd’hui ? Combien y investir ? Est-ce vraiment efficace ? Où être présent et que raconter de soi ? Voilà quelques questions essentielles auxquelles nous essayons de répondre.

    On dit souvent que les Belges ont une brique dans le ventre. On peut également dire aujourd’hui qu’ils mangent du digital à toutes les sauces. La toute dernière étude de Kepios, la référence mondiale en analyse des comportements des utilisateurs des médias sociaux (We Are Social, janvier 2021), démontre en effet que 76 % des Belges étaient actifs en 2020 sur un réseau social, une augmentation de 10% en un an. Les internautes belges entre 16 et 64 ans y passent en moyenne 1h45 par jour. C’est moins que pour la télévision (2h30), mais l’augmentation est continue depuis 8 ans. En général, les Belges possèdent 7,4 comptes et plébiscitent avant tout Facebook (81,1 %) et YouTube (80 %). Messenger, WhatsApp et Instagram (51 %) complètent le top 5. Ces réseaux sont loin devant Pinterest, Snapchat ou Twitter.

    Touchant désormais 44,3 % des Belges de plus de 18 ans, LinkedIn est également bien installé. Twitter séduit de moins en moins et, comme le prédisaient de nombreux spécialistes, TikTok touche désormais près de 2 millions de personnes. Un énorme succès en à peine 3 ans.

     

    Pourquoi recruter sur les réseaux sociaux ?

    La présence en nombre des Belges sur les réseaux sociaux est probablement la première raison qui pousse à vouloir recruter sur les réseaux sociaux. Mais ce n’est pas la seule. A l’inverse des autres médias (télévision, radio, magazines, sites Internet spécialisés ou journaux), les médias sociaux permettent de cibler exactement les profils recherchés, selon l’âge, le lieu de résidence, le genre, les diplômes obtenus…

    La troisième raison, c’est que 28 % des Belges déclarent utiliser les réseaux sociaux pour le travail (étude Kepios). Ils sont donc ouverts à être sollicités professionnellement via les réseaux sociaux. Finis le temps où on les limitait à un rôle d’album de vacances ou de chat avec d’anciens camarades de classe.

    Mentionnons également trois autres bonnes raisons de recruter sur les réseaux sociaux :

    • C’est l’endroit le plus intéressant pour toucher les générations les plus jeunes
    • Vous pouvez gérer exactement le coût investi
    • L’instantanéité des médias sociaux permettrait d’engager certaines personnes de manière quasi-immédiate. Fini le long processus qui dure des mois.

    Enfin, les réseaux sociaux vous permettent de toucher des personnes « passives » qui ne recherchent peut-être pas un emploi, mais qui pourraient être intéressées par votre offre en apprenant que vous recherchez de nouveaux profils.

     

    Sur quels réseaux sociaux être ?

    Il existe des dizaines de réseaux sociaux. Pas toujours facile de s’y retrouver. La première erreur à ne pas commettre, en tant que recruteur, est de se laisser influencer par ses propres pratiques. Un recruteur qui utilisera LinkedIn à des fins privées ou professionnelles, pourrait penser que c’est LE meilleur réseau social pour être actif. Un autre, adepte de TikTok, pensera que cette application constitue la plateforme idéale pour séduire de futurs candidats. Alors, comment faire la part des choses ?

    La première question à se poser est de savoir où votre candidat/e a le plus de chance de se trouver. Il ne sert en effet à rien de vouloir être présent partout si vous recherchez des profils spécifiques. Première étape donc, cibler les médias sociaux pour ce qu’ils sont dans leur ADN. Si vous rechercher un photographe ou un profil plus artistique et créatif, ce sera Instagram en priorité. Si c’est un profil plus manager/cadre/responsable, LinkedIn. Un profil digital, Facebook… On notera d’ailleurs que certains réseaux sociaux professionnels tels que LinkedIn ou Viadéo ciblent réellement les profils et permettent une première vérification des diplômes et références, à l’inverse des autres réseaux sociaux. Tout le monde met son CV sur LinkedIn ou Viadéo, personne ne le met sur Facebook, par exemple.

    Deuxième réflexion : il faut tenir compte de l’audience. On l’a écrit, en Belgique, Facebook semble difficilement contournable. Il peut par contre être intéressant de se pencher sur les nouveaux réseaux sociaux que sont Snapchat, TikTok et Twitch. Aujourd’hui, il n’existe pas d’étude sur l‘impact de campagnes sur ces réseaux, mais si personne n’ose se lancer, c’est peut-être une excellente raison d’y être pour se différencier. D’autant que ces trois réseaux ont un point commun : leur audience est extrêmement jeune (moins de 30 ans).

    C’est d’ailleurs le pari fait par l’entreprise de travail intérimaire française Proman en décembre 2020. Elle a posté une vidéo sur Twitch en annonçant : « Devenez préparateur de cadeaux pour aider le Père Noël bloqué en Laponie ». Résultat : plus de 2.000 personnes ont été recrutées sur les milliers de candidatures reçues.

    Enfin, chaque réseau a son propre code. L’erreur classique est de faire une annonce et de la dupliquer d’un réseau à l’autre. Il faut imaginer chaque média social comme un pays indépendant, possédant ses propres us et coutumes et sa propre culture. Quelques conseils dans cet article intéressant.

     

    Donnez la meilleure image de votre entreprise

    Nous n’avons qu’une seule occasion de faire une bonne première impression. Cela n’a jamais été plus vrai qu’à notre époque digitale. Et un processus de recrutement est une excellente opportunité d’obtenir de la visibilité pour l’entreprise et de véhiculer la meilleure marque employeur (employer brand) possible. L’image de votre entreprise est essentielle pour attirer les candidats : les visuels utilisés, la qualité du copy, le ton de l’annonce, etc. Il s’agit d’être irréprochable dans l’offre d’emploi et de manière plus générale, dans tout ce que nous racontons de nous.

    Outre le poste vacant, n’hésitez donc pas à renvoyer les internautes sur votre site Internet, où ils pourront recevoir des conseils en tant que candidats. N’hésitez pas à parler de vous et de vos collaborateurs en postant des photos d’événements, de soirées, de réunions ou des témoignages réels. Mettre en avant des collaborateurs ou des actions personnelles qui véhiculent de belles valeurs augmentent considérablement l’engagement.

    Partagez vos valeurs, par exemple caritatives. Décrivez une journée type et, si possible, invitez à une visite virtuelle de vos bureaux par vidéo. Tout le monde ne peut pas avoir l’air aussi cool que Google ou Facebook en termes d’attractivité, mais tout le monde peut être sincère et généreux dans sa démarche, ce qui est vraiment apprécié en général par les candidats potentiels.

     

    Les collaborateurs ambassadeurs

    Dans cette optique de développement d’image d’entreprise, pensez à demander à vos collaborateurs de jouer le jeu. On sait en effet que les contacts-amis (virtuels ou réels) sont plus à même d’écouter un contact-ami plutôt qu’une marque.

    C’est ce qu’explique Ralf, directeur d’une société active dans le développement informatique : « Aujourd’hui, passer par nos collaborateurs pour recruter est une évidence. C’est d’ailleurs une démarche organisée et encadrée par les services marketing, RH et communication. Nos collaborateurs-ambassadeurs sont non seulement formés à cela, mais aussi récompensés si des engagements sont concrétisés. Un exemple récent concerne des profils d’encodeur pour lesquels on a eu beaucoup de mal à trouver des candidats. Nous avons donc encouragé et mobilisé nos collaborateurs partout en Belgique et même à l’étranger, leur demandant de poster exactement en même temps une vidéo. Et ils l’accompagnaient d’un message signalant qu’il recherchait de nouveaux collègues pour encoder, mais aussi pour jouer à la PS4 le midi. Ou au mini-golf. Le soir, nous avions nos premiers entretiens vidéo. »

    Une démarche et un résultat impossible à atteindre il y a dix ans, sans les réseaux sociaux.

     

    Quel est le budget du social recruiting ?

    Nous ne pouvons malheureusement pas tout aborder sur le social recruiting en une newsletter. Mais nous pouvons encore vous donner une dernière piste.

    Pour ce qui est du budget à prévoir et du coût des réseaux sociaux, nous vous proposons de lire cette étude très détaillée de la Clinical and Translational Science Institue (en anglais).

Inspirations

  • Un recruteur peut-il « stalker » ?

    Ce n’est évidemment pas interdit de regarder qui est la personne qu’on va recevoir ou qu’on a reçu pour un poste. Moralement, si la personne a un compte public, on peut également penser qu’elle n’a pas de problème avec le fait d’être « googliser ». C’est d’ailleurs parfois un atout.

    Vous connaissez le verbe stalker ? A la base, il sert à décrire une situation de harcèlement. Aujourd’hui, les jeunes générations l’utilisent pour décrire le fait de checker (voire fouiller) les profils de quelqu’un sur les réseaux sociaux.

    Une étude réalisée en 2017 par Stijn Baert, professeur à l’université de Gand, a démontré qu’une photo de profil sur Facebook peut avoir plus d’influence que celle sur le CV. « Le résultat final de l’étude démontrant que les candidats disposant de photos attractives ont eu nettement plus de retours favorables. Les recruteurs semblent accorder plus d’importance au profil Facebook, car il illustre, selon eux, plus fidèlement la réalité ».

    Source 

  • Utilisez de la vidéo pour recruter

    Utiliser de la vidéo est clairement un plus pour recruter des candidats. Selon la plateforme CarrerBuilder, les offres d’emploi en vidéo sont 12 % plus visionnées que celles qui n’en comportent pas. Ce qui amène 34 % de candidatures en plus.

    Et une augmentation du trafic organique (référencement naturel d’un site) de 157 % .

    On notera également que TikTok a lancé un programme pilote « TikTok Resumes » le 7 juillet dernier. Objectif : permettre aux utilisateurs de postuler à des emplois au moyen de courtes vidéos d’introduction.

    Deux exemples de recrutement vidéo, l’une très amateur, et l’autre provenant de Google, la référence absolue :

     

    Source 

Le saviez-vous ?

  • 55%

    55 % des recruteurs sondés reconsidèrent une candidature en se basant sur le profil social du candidat.

    Selon une étude de la plateforme Jobvite (plateforme de recrutement américaine) sur les méthodes de recrutement.